Les jeunes chômeurs n'avaient pas besoin de ça. Et c'est le moins que l'on puisse dire, le ministre de la Solidarité n'a pas été très solidaire. En limogeant dernièrement et sans explications le directeur de l'Ansej, dispositif de création d'entreprises qui fonctionnait plutôt bien, Djamel Ould Abbas s'est fait encore des ennemis un peu partout. De plusieurs villes d'Algérie, des jeunes et moins jeunes, tous bénéficiaires de prêts Ansej, ont tenu à apporter leur soutien à l'ancien directeur qualifié de méritant, ayant consacré sa vie à cette entreprise, selon leurs termes. Les analystes des diagonales de l'échiquier ont déjà réglé le problème : à l'approche des élections, il s'agit de luttes proprement politiques, l'Ansej serait proche des milieux du RND et le ministère acquis aux réseaux FLN, Djamel Ould Abbas étant lui-même tête de liste à Aïn Témouchent. Ce n'est peut-être pas aussi simple que cela puisqu'ils étaient déjà nombreux à contester la gestion très autoritaire du secteur par le ministre. En attendant plus d'explications, on peut se rappeler cette déclaration de Ould Abbas, qui avait fait une étrange promesse de la part d'un ministre. « Je vais mettre l'Ansej à genoux », avait-il dit. Dans quel but, lui qui se félicite régulièrement d'un taux de chômage en baisse, grâce à l'ensemble des mécanismes d'aide à la création d'entreprises et d'emplois, dont l'Ansej justement ? Il n'y a peut-être pas de but, mais simplement une habitude au pouvoir de casser ce qui ne leur appartient pas. Pour tout commentaire au limogeage express, le ministre de la Solidarité a juste expliqué avoir pris cette décision « par souci d'inculquer à l'Ansej du sang neuf ». Pourtant, selon d'autres sources très indiscrètes, il aurait nommé son assistante personnelle au poste de l'ancien directeur limogé. Ça c'est du sang neuf. Ça c'est de la solidarité. Rectificatif Dans la chronique d'hier, il était question, entre autres formations politiques, du CCDR comme participant aux élections prochaines. Le CCDR ayant décidé de boycotter le scrutin, il n'y avait pas lieu de le citer. Mille excuses au parti et à ses militants.