Si l'honorable voyageur, qui a pris la RN18, puis la RN8, pour aller de Bouira à Sour El Ghozlane, et s'il ne veut pas revoir les plaines des Aribs qui s'étalent sur plus de 2000 ha entre Aïn Bessem et Sour El Ghozlane, il peut au retour prendre le CW127 qui le fera passer par El Hachimia. II pourra même faire un crochet par Hammam Ksenna aux eaux miraculeuses capables de guérir même un eczéma. Tout au long de son périple, il pourra jouir de la vue de belles pinèdes qui bordent sa route des deux côtés. Mais par l'aspect de sa nature prodigieuse qui éclate dans sa non moins prodigieuse variété floristique et faunistique que Tikjda se recommandera à l'attention du voyageur épris de sensations fortes. La RN33 qu'il prendra dès la sortie Est de Bouira déroulera devant lui son ruban noir sur 33 km pour atteindre ce lieu paradisiaque. S'il se sent l'âme d'un varappeur, il pourra se lancer à l'assaut de pics vertigineux tel le mont Lala Khedidja qui culmine à plus de 2300 m ou Tala Rana qu'il atteindra en passant de l'autre côté de la montagne où il rejoindra la RN30. Là, après avoir vu le complexe touristique à sa droite, situé à plus de 1700 m, après avoir dépassé Tizi N'Kouilal et reçu le souffle du vent qui frôle ce mont appelé la Main du juif (on a effectivement la représentation rocheuse d'une main), et franchi la Porte blanche, on entreprend la descente sur le versant opposé. Si le désir d'une gorgée d'eau fraîche se fait impérieuse avec cette longue ascension vertigineuse, on s'arrête pour recueillir le jet puissant d'une eau limpide qui jaillit d'un rocher ou tombe en cascade du haut d'un pic. Le village Uzarir paraît si minuscule au fond de la vallée. Une descente s'impose pour goûter à cette grande source Aberkane dont le patron de Cévital, Rebrab, envisage sa mise en bouteille et sa commercialisation. Au temps de la colonisation, elle avait servi à produire de l'énergie électrique. Elle sert aujourd'hui à alimenter en eau potable la daïra de M'Chedellah, alors qu'une partie de cette eau se perd dans la nature au grand dam de ce P/APC de Saharidj qui se désole d'une telle perte pour sa commune. La randonnée pédestre ou motorisée aura permis au voyageur de recenser des essences végétales les plus curieuses, comme le cèdre, le pin noir, le pin d'Alep, le chêne-liège, le chêne vert et d'autres pousses aux noms latins fort compliqués. Pour la faune, la diversité est aussi digne d'étonnement, car au porc épic, à la mangouste, à l'hyène rayée, au singe magot correspondent des espèces d'oiseaux bien plus dignes encore de retenir l'attention telles les trois aigles (l'aigle botté, l'aigle rouge et l'aigle de Boticelli), le gypaète, le faucon, le vautour etc. Le voyageur non pressé fera certainement plus de découvertes en prenant d'autres chemins moins connus et plus fertiles en surprises. A moins que se sentant des aptitudes de skieur, il ne veuille tâter de ce sport auquel cas, il existe tout à son intention une piste aménagée à cet effet. Les téléskis sont endommagés, mais il ne faut pas trop exiger. A moins que se reconnaissant l'étoffe d'un spéléologue, il ne souhaite se colleter avec le gouffre d'Awel ? Sensations fortes garanties .