Win Rah l'moushkil, une très belle pièce théâtrale, a fait l'objet de présentation, mardi dernier, à la maison de la culture Abi Ras Ennaciri de Mascara, présentée par la troupe de l'association juvénile 4e art Bachir Zahaf de Mascara. « Cette histoire n'est pas tellement originale. Elle est aussi vieille que le monde. Elle parle d'amour et de haine, d'ingratitude et de reconnaissance, d'échec et de victoire. Mais aussi d'un miracle. Eh oui ! Les miracles existent, il suffit d'y croire et de faire un peu de bien. Cette histoire, vous l'avez sûrement entendue quelque part, sous d'autres formes, en d'autres époques, sous d'autres cieux », résumera Abdelaziz Abdelmoudjib, celui dont le texte de la pièce a fait bouger l'assistance. Interprétée par les artistes Abdelmoudjib Abdelaziz et Madani Mohammed Abderrahmane, la pièce théâtrale tirée du patrimoine arabe, plus précisément d'une poésie d'El Meki Lebsar d'après le poème El Achika El Mebrour ou L'Amant mystique, raconte l'histoire d'une servante d'un sultan qui a rencontré, par hasard, un mendiant poète qui fait l'éloge du Prophète Sidna Mohamed (QSSSL) : « Men yeteghena fi ouajh Enabi, yeteghena fi oujh El Adlane. » (Qui chante pour le Prophète chantera pour Dieu). Touchée par ces jolies paroles, la servante prendra de ses mains la couronne du sultan et l'octroiera au mendiant en disant : « Prends-la au nom du Prophète Sidi Mohamed (QSSSL). » Le mendiant tient la jolie couronne, ornée de pierres précieuses dont une dizaine de diamants, et prendra le chemin menant vers son village. Quant à la servante, heureuse de ce qu'elle a fait au nom du Prophète Mohamed (QSSSL), s'est retrouvée, après son retour au palais, devant le sultan qui a remarqué la disparition de la couronne de la tête de sa servante. Interrogée par le sultan sur sa couronne, la servante dira : « Je l'ai octroyée au nom du Taha Abou Dibadje. » (Le Prophète Mohamed (QSSSL). Le sultan, bien nerveux de la perte de sa couronne, ordonnera à ses gardes de couper les mains de sa servante avant de la jeter à la rue. Le mendiant, qui a vendu l'un des diamants de ladite couronne pour faire du commerce, deviendra, après quelques jours, l'un des plus grands commerçants de la région. Quelques jours après, la servante cherche un travail et sera recrutée par un commerçant, où elle rencontrera un très grand commerçant qui tombera amoureux d'elle et la demandera en mariage. La servante ne dira rien et rentrera chez elle. Elle avait très peur de dire « oui » à cause de son handicap (ses mains coupées) ; elle craignait d'être jetée encore une fois à la rue, au cas où le commerçant le découvrirait. En dormant, la servante rêva le Prophète Mohammed (QSSSL). Réveillée, elle retrouvera ses mains, elle n'est plus handicapée. Elle acceptera alors d'être la femme du commerçant, auquel elle racontera son histoire depuis le début. Surpris, il lui dira qu'il est le mendiant. Il apporte la couronne et lui raconte son histoire et comment, grâce à elle, il est devenu riche. De son côté, le sultan, pour diverses causes, deviendra un mendiant et se retrouvera dans la ville de son ex-servante. Accidentellement, il la croisa et lui raconta son histoire. C'est à cause d'elle qu'il est devenu un simple mendiant, c'est la justice de Dieu. Le rideau tombe, Abdelmoudjib Abdelaziz, qui a joué le rôle du sultan et le mendiant, confirmera, encore une fois, son bon choix d'être l'un des précieux hommes de théâtre de la Cité de l'émir Abdelkader. « Je tiens a remercier Ali Zahil pour la composition de la musique, Sahnouni Mohammed Madjid pour les sons et lumières, Berkani Charef notre assistant technique et les responsables de la culture, dont ceux de la maison de la culture de Mascara pour la réussite de la pièce », dira Abdelaziz très touché par l'assistance nombreuse. Notons que l'association juvénile 4e Art Bachir Zahaf de Mascara a été créée le 8 mai 2001 par des jeunes du théâtre mascaréen, qui ont choisi de nommer leur troupe du nom de Bachir Zahaf, homme de culture et moudjahid de première heure, décédé en 1968 dans un crash d'avion sur la mer Rouge. Parmi les brillantes pièces théâtrales produites par l'association de Abdelmoudjib Abdelaziz, connue à Mascara sous le surnom de « Moustiquette », on note, Ana El Kelb el Meddah d'Alfred Faradj (2001), Memnou El Morour de M'barek Chamali (2002), Edefla de Abdelmoudjib Abdelaziz (2003) et Enta Sidi de M'barek Chamali (2005).