Le comportement de certains personnels du secteur de la santé à travers la wilaya de Bouira est dénoncé par des parents des patients de Bouira. Si certains services fonctionnent tant bien que mal, le service maternité de certains hôpitaux est pointé du doigt. Les parturientes sont soumises au diktat de quelques rabatteurs au niveau des maternités du secteur public au profit des cliniques et médecins du privé. Comme c'est le cas de B. L., une femme enceinte à son neuvième mois qui nécessite un avis médical d'un spécialiste, selon son médecin traitant. Après un examen effectué par le Dr Sid-Houm, ce dernier lui délivre une lettre d'orientation vers la maternité de l'UHP de Bouira pour un accouchement provoqué, car la maman et le bébé étaient en danger. Une fois arrivée à l'hôpital Mohamed-Boudiaf, B. L. avait remis le compte rendu au chef de service maternité qui l'informe de l'absence du gynécologue et de ses conseillers. “Allez-y ailleurs, notre gynécologue est en congé”, lui dit-il. Et lorsqu'elle a sollicité un examen échographique, on lui asséna : “Nous n'avons pas de médecin radiologue.” “Je vous conseille de la prendre là où vous trouverez un spécialiste qui la prendra en charge. Je suis désolé pour vous”, ajoute-t-elle à l'adresse de l'époux. Avant de refuser catégoriquement son transfert vers d'autres secteurs sanitaires, elle oppose un refus catégorique. Le couple rebrousse chemin pour se diriger vers l'hôpital de Sour El-Ghozlane (sachant qu'il dispose de deux gynécologues, dont l'un est conventionné) où la chef de service oppose un refus catégorique : “Nous n'acceptons que les malades orientés par le Dr Sahraoui, médecin conventionné.” Au hall, deux femmes de ménage arrivent et demandent à la malade de la suivre à la salle d'accouchement. “Venez, nous allons nous occuper de vous”, déclarent-elles confiantes. Quelque temps après, une femme médecin arrive et confirme les déclarations de sa collègue. Puis, elle suggère : “Allez-y voir Dr Sahraoui dans son cabinet. Aujourd'hui, il n'est pas de garde. Nous ne pouvons lui faire appel.” Arrivé au cabinet du docteur, ce dernier oppose un refus catégorique à la prise en charge de la malade. “Sa tension est de 13, je ne peux prendre ce risque, sauf en présence d'un médecin réanimateur. L'hôpital de Sour El-Ghozlane ne dispose d'aucun réanimateur”, s'exclame-t-il. Le directeur de l'UPH, informé des contraintes, réplique : “Si l'hôpital de Bouira s'est débarrassé de vous, ce n'est pas à moi de vous prendre en charge.” À une question sur la méthode de fonctionnement du bloc opératoire et la prise en charge des césariennes, il répond : “Ce n'est pas votre problème.” Des médecins privés, connus pour leur compétence et sollicités pour un avis médical, ont tous été unanimes à dire que la prise en charge de cette malade ne nécessite ni un gynécologue, encore moins un médecin réanimateur. De retour à l'hôpital, l'époux découvre que la malade a été jetée en dehors de la maternité. Ramenée chez le Dr Sid-Houm, celui-ci provoque l'accouchement en deux séances qui avaient duré moins de dix minutes la séance. Après 12 heures, elle a été prise en charge par une jeune sage-femme au niveau de l'hôpital de Bouira et accouche enfin d'un garçon, sans aucune difficulté. A. DEBBACHE