Pendant plus de deux décennies, grâce à des troupes qui avaient inspiré une culture théâtrale à la ville, le grand public maghnaoui avait joui de représentations particulières, comme « les martyrs reviendront cette semaine », une première adaptation de Elaïdi, dans les années 1980, couronnée par un prix au festival de Mostaganem et d'autres pièces qui ont eu un succès national. Familiarisé avec ce genre de spectacles, ce dernier a pu voir aussi s'exhiber sur la scène, les grandes stars du théâtre national, comme Abdelkader Alloula, Lakhdar Mokhtari, etc. Ces troupes théâtrales, qui avaient illuminé la ville pendant la période indiquée et qui étaient à l'origine de l'agitation culturelle régnante, conférant à la cité une reconnaissance à l'échelle régionale, se voit, aujourd'hui, sombrer dans l'oubli. En l'absence d'infrastructures et de soutiens financiers, deux tentatives de reconstitution d'une nouvelle troupe se sont soldées par des échecs. Deux expériences de rallumer cette lumière qu'avaient nourri Boubekeur, Rahou, Guennad, Mediène et Elaidi Abdou (qui possède aujourd'hui son propre théâtre à Grenoble) et les autres… mais, sans résultat positif. Il est vrai que la jeune troupe Ibn Chaâb tente de perpétuer le travail de ses aînées. Une relève, malheureusement, sans véritables moyens, elle aussi…