Le prince des fêtes kabyles, Mourad Guerbas, a été l'invité de l'association Tafsut (printemps en tamazight) ayant célébré hier le printemps berbère à Montréal. Montréal : De notre correspondant A cette occasion, la très discrète et dynamique Tassadit Ould Hamouda, présidente de l'association Tafsut, a choisi de faire appel à l'enfant de Larbaâ Nath Irathen, un des chanteurs à succès du moment. L'interprète de Je pense à toi et Nemsevgha, qui vient de se produire au début du mois d'avril en France, a mis le feu à la salle Le Château en compagnie du groupe Vision, de Massinissa, de Fouad Yalaoui et de la troupe de danse Tafsut. Tassadit Ould Hamouda, en vraie gardienne de la culture kabyle à Montréal, affirme ne pas faire dans le folklore pour marquer l'anniversaire du 20 avril 1980. Une date qui a cristallisé la revendication de l'identité berbère et qui finira un jour par réconcilier l'Algérie avec tous ses enfants. « Mourad Guerbas est un vrai artiste. Il écrit et compose ses chansons lui-même. C'est aussi un digne représentant de toute cette jeunesse du printemps noir de Kabylie », affirme cette poétesse et directrice de la troupe de chants et de danses kabyles Tafsut. Elle est de tous les événements kabyles dans la Belle Province. Arrivée il y a huit ans au Canada, Tassadit Ould Hamouda partage sa passion pour la culture berbère avec les membres de la communauté et fait découvrir aux Québécois sa culture d'origine à travers sa troupe. Bénévole, elle partage son temps entre sa famille, sa troupe et son travail. Ne s'arrêtant pas là, elle trouve le temps d'écrire de la poésie et de réaliser des interviews et des articles pour le site kabyle.com. N'allez pas imaginer que les danses de la troupe font dans le folklore. Chaque danse est un tableau à travers lequel les us et coutumes de la Kabylie sont célébrées, à l'image de thala (la fontaine), la fête de mariage kabyle ou tiwizi (la cueillette des olives). Elle se rappelle toujours, avec émotion, comment un certain 20 avril 1980, quand elle travaillait à Oued Aïssi (Tizi Ouzou), la répression s'est abattue sur sa région. D'autres événements sont prévus à Montréal pour célébrer le printemps berbère. Le Centre amazigh de Montréal (CAM) a, lui aussi, organisé une soirée où les membres de la communauté ont été invités à une fête au Collège Jean de Brébeuf. Demain, au Centre Patro Le Prevost, l'association Solidarité Québec-Algérie (SOQUAL) tiendra une conférence-débat sur « L'identité amazigh de l'Algérie dans la diversité culturelle du Québec », animée par Yahia L'Hocine, Ph. D. professeur titulaire à l'Ecole polytechnique de Montréal. Le combat des militants berbères n'a pas été vain. Tamazight est reconnue comme langue nationale. Le chemin est encore long pour arriver à une Algérie idéale dont rêve Tassadit Ould Hamouda. Celle-ci serait « à l'image du Canada où chaque région jouirait d'une autonomie dans le cadre d'une tamazgha fédérale », affirme-t-elle.