La mise en service du métro pourrait occasionner des dégâts sur les structures mécaniques enterrées, a averti hier un responsable de la compagnie d'électricité. Le directeur général de distribution de Sonelgaz au niveau d'Alger, M. Mustapha Guitouni, a déclaré que “l'avènement du métro d'Alger et du tramway, deux modes de transport utilisant la traction électrique en courant continu, va engendrer le phénomène des courants vagabonds qui influent négativement sur l'ensemble des structures métalliques enterrées”. Plus explicite, il a indiqué que “les courants vagabonds qui sont générés par les motrices des rames du métro et du tramway, pour se propager, utilisent facilement les canalisations et autres structures métalliques enterrées qui constituent les chemins représentant la moindre résistance électrique et les rendent sensibles à une corrosion accélérée”. L'expérience vécue de par le monde incite, selon M. Guitouni, l'Algérie à se préparer activement pour anticiper et réduire l'influence de ce phénomène délétère appelé “courants vagabonds”. Ce responsable a averti que “si on ne fait rien pour réduire l'influence des courants vagabonds, il y aura des dégâts importants sur les ouvrages du sous-sol”. Actuellement, il y a 3 800 km de canalisations enterrées au niveau d'Alger et elles pourront atteindre 4 600 km d'ici fin 2006, dira-t-il. Il a souligné que “le poids des métaux qui est détruit par la corrosion due aux courants vagabonds est estimé, à titre d'exemple, à 10 kg d'acier/ampère/an, 10 kg de cuivre/ampère/an et 10 kg de plomb/ampère/an”. Pour M. Guitouni “il y a un groupe de travail pluridisciplinaire regroupant des représentants de Sonelgaz, d'Algérie Télécom, des ministères de la justice, de la défense, des travaux publics et des transports qui va proposer un texte réglementaire pour protéger les ouvrages du sous-sol”. Le groupe Sonelgaz proposera, selon lui, une banque de données disposant de toutes les informations relatives aux différents réseaux souterrains, soit une cartographie des sous-sols qui devra être une référence pour toutes les entreprises envisageant d'entreprendre des travaux dans le sous-sol de la capitale. Ce groupe consacre entre 25 et 30% de son budget global pour l'exploitation et la maintenance, précisera-t-il. Il propose une solution pour faire face à ce phénomène en utilisant principalement la technique du “drainage des courants vagabonds” via l'installation d'équipements spécifiques à des points étudiés de l'ouvrage métallique à protéger et au niveau du tracé des voies ferrées, expliquera-t-il. Il a annoncé, par ailleurs, que “le réseau d'électricité compte 734 550 abonnés basse tension et 4 689 abonnés haute tension en 2004 dans la wilaya d'Alger”. Les abonnés au gaz de ville ont atteint 34 506 pour la basse tension et 628 pour la haute tension. Le groupe Sonelgaz a réalisé 3 567 km de gaz naturel en 2004 et prévoit d'atteindre respectivement 3 873 et 4 626 km en 2005 et 2006. Faïçal Medjahed