Le fait majeur du week-end footballistique est sans conteste l'absence des arbitres internationaux qui n'ont pas été désignés pour diriger les rencontres de la nationale Une (demain) et de superdivision (aujourd'hui). Ces absences ne vont pas sans intriguer les observateurs au fait du moindre petit détail qui touche au corps arbitral. Il va de soi que le président de la direction technique nationale de l'arbitrage, Rachid Medjiba, est le mieux placé pour éclairer les lanternes sur ce sujet. Pour lui « il n'y a aucun doute quant à la non-désignation des arbitres internationaux lors des rencontres de ce week-end, même si cela peut surprendre. La commission qui procède aux désignations a ses raisons qu'elle n'est pas obligée de rendre publiques », explique l'ancien arbitre international. Il faut dire que les résultats des rencontres des prochaines quarante-huit heures pèseront lourd dans le décompte final et détermineront en grande partie le classement final dans les deux divisions. Dans un passé récent, les referee internationaux étaient de sortie lors des ultimes étapes de la compétition. La DTNA a changé de fusil d'épaule pour les 26e et 30e journées de l'élite et de son anti-chambre. Rachid Medjiba rassure : « Des raisons objectives nous ont contraints à laisser à la maison nos sept cadors. Benouza est en stage à la FIFA. Djaballah est en congé de maladie après son agression à Boussaâda. Khellifi va arbitrer un match important en interrégions. Bichari devait officier ESS-WAT. » Il « oublie » de parler de la situation administrative de Djamel Haïmoudi et Lamine Benaïssa mis au « frigo », après les appréciations peu glorieuses qu'ils ont « récoltées » lors des rencontres qu'ils ont respectivement dirigées, à savoir OMR-JSK et PAC-OMR. Djamel Haïmoudi a payé son erreur lors du match OMR-JSK, qui a débouché sur l'affaire JSK-CRB qui fait languir l'opinion sportive. Il s'est remis en jambes samedi à l'occasion du match de coupe de la CAF (Gafsa contre un club rwandais).Il y a des parties, ce week-end, qui nécessitaient la « présence » d'arbitres d'expérience, à l'image du MCA-PAC, USMB-OMR, NAHD-CABBA, JSMB-MCO, ASMO-CRB... tous des matches à grand enjeu. Le doyen des arbitres internationaux, Mohamed Zekrini, tempère les craintes. « Il n' y pas lieu de s'inquiéter sur notre absence. La commission de désignation sait ce qu'elle fait. Les jeunes qui vont arbitrer jeudi et vendredi ont toutes les qualités pour réussir dans leur mission », précise l'intéressé. Rachid Medjiba lui emboîte le pas et explique : « Mis à part ceux qui ne peuvent pas arbitrer cette semaine (Benouza, Haïmoudi, Djaballah et Benaïssa), ils ne sont plus que trois (Zekrini, Khellifi et Bichari) aptes à être désignés. S'ils ne l'ont pas été, tout simplement parce qu'ils ne remplissent pas les critères qui président aux désignations. Ils ont arbitré dernièrement des rencontres de nationale une. » Mohamed Zekrini, par exemple, a dirigé OMR-USMB (aller), tout dernièrement ASO-PAC, ce qui l'a « exclu » du derby MCA-PAC et ne pouvait être désigné pour ASMO-CRB parce qu'il est arbitre du centre. Abdeslam Khellifi, nouveau promu au rang d'international, remplissait les critères pour diriger ASMO-CRB, JSMB-MCO. Les responsables de l'arbitrage ont préféré le mettre sur le match d'interrégions : JSM Chéraga-MC Mekhadma (groupe centre) qualifié de « capital » par ces derniers. L'intéressé ne trouve « aucun inconvénient à arbitrer des matches d'autres divisions que la une et la superdivision. Un arbitre ne choisit pas ses matches. Il officie ceux que sa commission lui désigne ». Son collègue Djamel Haïmoudi abonde dans le même sens : « C'est une aubaine pour les jeunes arbitres. La structure chargée de l'arbitrage a une stratégie et elle agit en fonction de celle-ci. Je suis sûr qu'elle a décidé en fonction de critères précis. Le titre d'international ne détermine pas tout. » Les présidents de club (consultés) ne semblent pas inquiets outre mesure par « l'absence » des ténors. Saïd Allik (USM Alger) avoue : « Cette question relève des compétences de la DTNA qui est la mieux placée pour désigner les arbitres. Peut-être qu'elle veut lancer des jeunes ? », s'interroge le dirigeant usmiste. Moh Chérif Hannachi (JS Kabylie) n'est pas loin de penser la même chose. « C'est une bonne chose de lancer des jeunes, sans que cela soit assimilé à une critique envers les “anciens”. Le propos n'est pas là. Dans la mesure où la décision n'est pas dictée par une sanction disciplinaire, je crois qu'il n'y pas lieu de s'alarmer. » Kheiredine Zetchi, président du Paradou AC, rejoint ses homologues dans l'analyse. « Qui peut prévoir à l'avance la performance d'un arbitre ou d'un joueur ? Au-delà des raisons qui ont fait que les internationaux ne seront pas de sortie ce week-end, je pense qu'il ne faut pas anticiper sur les événements », conclut le dirigeant hydrati. Les responsables de l'arbitrage prient et croisent les doigts pour que les rencontres de cet après-midi et demain se passent bien. Des « matches au couteau », il y en aura en super-division (MOB-USB, WAB-RCK, ASK-UMSD, MCEE-JSMT, CSC-ABS, MSPB-NARBR) où l'enjeu sera l'accession pour les uns et éviter la relégation pour d'autres... Tout comme en nationale Une où les « matches à six points », tels MCA-PAC, NAHD-CABBA, USMB-OMR, ASMO-CRB, risquent de compliquer la tâche des arbitres. On connaîtra le résultat des courses vendredi après la fin des deux journées de championnat.