Le dénommé B. Redouane, âgé de 28 ans, a comparu, hier, devant la cour criminelle pour répondre du chef d'accusation d'homicide volontaire. Les faits se sont déroulés dans la daïra d'Es Sénia, au cours de la dernière semaine du mois de janvier dernier. Une altercation a opposé le frère de l'accusé à son employeur, D. Z., un cordonnier, à propos du salaire qu'il n'avait pas perçu. Il aurait exigé de son patron de lui accorder une avance de 2 000 dinars en attendant de percevoir la totalité de sa mensualité. Celui-ci a non seulement refusé mais a, semble-t-il, frappé son jeune employé. Ce dernier a informé son frère, B. Redouane, à ce sujet et lui a demandé d'intervenir pour qu'il puisse récupérer son bien. Une autre dispute a opposé l'accusé au gérant du local commercial en question. Le ton monta entre les deux belligérants et, à un moment donné, le cordonnier a porté un violent coup au frère de son employé. Fou de colère, l'accusé s'est emparé d'une paire de ciseaux avec laquelle il a porté un coup au niveau de l'abdomen de son antagoniste. B. Z. a été aussitôt évacué vers le service des urgences médico-chirurgicales de l'hôpital d'Oran où il a succombé à sa blessure quatre jours plus tard. Hier, à la barre, l'inculpé a déclaré qu'il n'avait jamais eu l'intention de donner la mort. Le représentant du ministère public a souligné que l'accusé avait eu, en fait, l'intention de tuer, contrairement à ce qu'il tentait de faire croire aux membres de la cour. Il a, par conséquent, conclu son réquisitoire en requérant la peine maximale. L'avocat de la défense a insisté dans sa plaidoirie sur l'état de légitime défense de son mandant et a demandé la requalification du chef d'accusation d'homicide volontaire en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Au terme des délibérations, la cour a condamné l'inculpé à une peine de huit années de réclusion criminelle, assortie d'une amende de 40 millions de centimes.