Le dénommé M. Adel a comparu, mardi après-midi, devant la cour criminelle pour répondre du chef d'accusation d'homicide volontaire. Selon les faits consignés sur l'arrêt de renvoi, la genèse de cette affaire remonte à la matinée du 17 octobre de l'année écoulée et a eu pour théâtre le boulevard Marceau, au quartier Plateau St Michel. La victime, K. Mokhtar, qui était âgée de 20 années, avait rencontré, ce jour, l'accusé, son ami d'enfance, M. Adel, du même âge. Une violente altercation les avait opposés deux jours auparavant pour des raisons qui seraient liées à une transaction. L'inculpé avait gardé une rancune et avait apparemment prémédité son geste car il avait dans sa poche un couteau. Toujours est-il que, dès l'échange des premiers mots, M. Adel a tiré son couteau et a porté des coups au visage de K. Mokhtar avant de lui enfoncer la lame jusqu'à la garde au niveau du cœur. Il retira l'arme du corps de la victime et la poignarda une seconde fois au même endroit avant de l'abandonner, gisant dans une mare de sang. K. Mokhtar a été évacué vers les UMC par des particuliers qui se sont portés à son secours. Il a succombé à ses blessures malgré les soins qui lui ont été prodigués, quelques minutes après avoir subi une opération chirurgicale. M. Adel s'est livré aux services de police après avoir appris son décès. A la barre, il a insisté dans sa déclaration sur le fait qu'il pensait « avoir seulement donné une bonne leçon à sa victime. » Le représentant du ministère public a mis en exergue l'intention de donner la mort de l'accusé en faisant remarquer son acharnement sur la victime. « Il ne lui aurait pas porté plusieurs coups de couteau s'il ne voulait pas vraiment le tuer », a-t-il souligné avant de conclure son réquisitoire en requérant une peine de 12 années de réclusion criminelle. L'avocat de la défense a plaidé les circonstances atténuantes en faveur de son mandant en soulignant que son intention n'était pas d'assassiner. Au terme des délibérations, la cour a décidé d'alourdir la peine requise par le représentant du ministère public en condamnant M. Adel à une peine de 15 ans d'emprisonnement.