L'identité des sept Algériens devant être rapatriés de la prison de Guantanamo est toujours un secret, de même que la date de leur rapatriement. Obéissant à une décision unilatérale américaine, puisque l'Algérie n'en a pas été demanderesse, le rapatriement de ces Algériens est un vrai mystère. Contacté par nos soins, le président de la CNPPDH, Farouk Ksentini, a affirmé que leurs identités n'ont pas été révélées. Et de souligner, qu'une fois rapatriés, les détenus de Guantanamo seront soumis à une enquête afin de déterminer s'ils ne sont pas poursuivis par la justice algérienne. « S'il s'avère qu'il n'y a aucune charge retenue contre eux par la justice algérienne, ils seront libres », dira-t-il. Maître Ksentini précise que leur rapatriement est une preuve que la justice américaine n'a rien contre eux. S'ils répondent aux critères consignés dans les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, ces sept détenus seront sans nul doute mis en liberté. Le chef de la diplomatie algérienne avait pourtant laissé entendre le contraire à l'annonce de leur rapatriement, en disant qu'ils « ne seront pas accueillis dans un château ». Est-ce à dire que l'Algérie leur reproche quelque chose ? Rappelons que la libération de ces détenus a été annoncée lors de la visite effectuée la semaine dernière à Alger par « Monsieur Guantanamo », Clint Williamson, ambassadeur itinérant américain. Il est à signaler que la base américaine à Cuba compte 31 ressortissants algériens sur les 558 détenus à Guantanamo, dont six Algéro-Bosniaques et dont l'identité n'a été révélée qu'en avril 2006 par le Pentagone. Le sort des autres détenus reste en suspens. En l'absence d'une convention d'extradition avec l'Algérie, l'administration américaine a opté pour le rapatriement comme procédure moins longue de remise des détenus à leur pays d'origine. « Notre désir commun c'est de voir cette base fermée », a laissé entendre l'envoyé spécial de Condoleezza Rice, Clint Williamson. Il est utile de noter que la situation des détenus dans la prison américaine à Cuba a longtemps inquiété les organisations de défense des droits de l'homme. Dans un article paru jeudi dernier dans le New York Times, il est annoncé que l'administration américaine veut limiter l'intervention des avocats défenseurs des détenus de la base. Alors que les règles en vigueur ne limitent pas le nombre de visites des avocats, la nouvelle requête propose de le réduire à seulement trois visites. De surcroît, l'avocat désirant défendre un détenu n'aura droit qu'à un seul entretien avec son client. Dénoncée par les avocats, la requête du département de la justice sera soumise à l'approbation de la cour d'appel, le 15 mai prochain.