A Annaba, dans le petit monde du recrutement, les professionnels croisent les doigts. En 2007, les embauches semblent bien reparties. L'année 2006 avait évolué en dents de scie avant de se stabiliser à la hausse à partir de septembre 2006. La tendance s'est accentuée à partir du début de l'année 2007. En effet, durant le 1er trimestre 2007, le rythme s'est fait plus régulier et constant. C'est en tous les cas ce qu'a affirmé M. Amrouni un des proches collaborateurs du directeur de l'emploi dans la wilaya. Constat comparable au niveau des opérateurs économiques où El Haddi Hassen affirme : « La remontée des recrutements renforce l'idée d'une reprise lente mais soutenue, donc durable. » Et d'ajouter : « Comme l'amélioration de la conjoncture se poursuit en ce début d'année, tous les espoirs sont permis. » Selon lui, la morosité qui paralysait le marché se dissipe. « La reprise reste certes modeste. Elle existe pour l'instant davantage dans les têtes que dans les faits, mais nous savons à quel point la psychologie est importante en matière de recrutement », a estimé Mohamed Rida B., un homme d'affaires bien connu sur la place de Annaba. Le constat est unanime. La wilaya de Annaba entre dans le cercle vertueux de la croissance économique. Pour les observateurs économiques, notamment les enseignants de l'université Badji Mokhtar, elle s'annonce plus forte que prévu avec un impact positif sur l'emploi. Cette situation est corroborée par des faits. Il en est ainsi au niveau de la Commission d'aide locale de la promotion des investissements (Calpi). Cette commission, que préside le wali, est considérée comme un véritable indicateur. La courbe marque une progression soutenue en matière de projets d'investissement agréés, en cours ou en voie d'être réalisés. Ce qui se répercute positivement au niveau de l'emploi. Il y est enregistré une amélioration sensible en matière de recrutement, y compris parmi les jeunes universitaires ayant achevé leurs études. « Les offres d'emploi ont marqué une hausse sensible en 2006. Le mouvement à la hausse est reparti en 2007 », ajoute M. Amrouni. En tête des offres d'emploi, les secteurs du bâtiment, de l'informatique et des technologies, de la communication, les services. « Cependant, c'est dans le créneau des spécialistes de l'informatique que la demande est la plus forte », note notre interlocuteur. Cette conjoncture favorable ne se limiterait pas au haut de gamme. Elle touche également les débutants. Si le redémarrage des embauches a d'abord concerné le secteur de la petite et moyenne entreprises, les grandes entreprises, comme Mittal Steel/Arcelor, restent les plus grands pourvoyeurs de postes de travail. Mittal Steel, en effet, paraît avoir entamé une importante opération destinée à la reconstitution d'un vivier de techniciens. Propriété à 70% des actions des Indiens, Mittal Steel Arcelor semble vouloir se transformer en porte-drapeau de l'embauche des jeunes avec plusieurs centaines de recrues. Et même si des perturbations liées au maintien en situation de contractuel à durée déterminée de plusieurs centaines de jeunes travailleurs ont été ressenties, cette société maintient le cap. « On ne peut bloquer le recrutement des jeunes sous peine de se voir confrontés à de graves problèmes », explique un syndicaliste qui parle de nouveaux recrutements à Mittal Steel/Arcelor El Hadjar.