Après l'agroalimentaire, dont il est leader depuis 1999, le groupe Cevital entame son extension vers d'autres branches d'activité comme les énergies renouvelables, le bâtiment et surtout le développement du secteur agricole. Tizi Ouzou. De notre bureau Lors d'une conférence-débat qu'il a animée hier à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l'initiative de la faculté des sciences économiques, Issaâd Rebrab a présenté le programme d'actions du groupe, dont il est PDG, pour le moyen et le long termes. Les projets que le groupe réalise actuellement entrent ainsi dans le cadre du programme arrêté pour la période 2005-2010, dont le volume des investissements atteint les 166 milliards de dinars (2,3 USD), financé à 75% sur fonds propres du groupe. Durant cette période, le volet agroalimentaire sera renforcé par 7 nouvelles unités consacrées à la trituration de graines oléagineuses, d'une capacité de 3,3 millions de tonnes par an, à la production d'aliments de bétail, de l'eau minérale et à l'extension des capacités de production de sucre d'un volume de 1,8 million de tonnes par an. Ces unités entreront en activité avant la fin de l'année en cours. Pour le secteur agricole, Cevital compte se lancer dans la production et la transformation des agrumes et des fruits, la production laitière et animale ainsi que les cultures florales. Concernant le bâtiment, il a opté pour la production de bâtiment préfabriqué en béton avec le lancement de sa filiale, Cevico. Vers 2010, 12 unités seront lancées dans cette spécialité, à Alger — où une unité est déjà opérationnelle —, à Tizi Ouzou, à Oran et à Constantine, a déclaré encore M. Rebrab. Chacune de ces dernières aura à produire 2000 m3 de préfabriqué, ce qui permettra de « répondre à la demande nationale qui est énorme en matière de construction ». Une unité pour la production de 760 000 t annuelles de verre plat est également prévue à l'ombre de ce programme quinquennal. Le domaine énergétique est également au menu de Cevital avec le lancement des unités de production du biodiesel, de l'énergie solaire et de l'énergie électrique. En aval, le groupe vise le renforcement de sa position sur le marché international en se traçant comme objectif des exportations qui dépasseront un milliard de dollars en 2009. Au-delà de 2010, Issaâd Rebrab a présenté « l'approche pragmatique et volontariste des défis de politique industrielle » que son groupe s'est tracé pour le « cap 2015 ». Dans le cadre de ce programme, le premier responsable du leader de l'agroalimentaire en Algérie a présenté les grands axes du mégaprojet qu'il prévoit dans la zone maritime de cap Djenet (wilaya de Boumerdès). Les réalisations que Cevital a programmées dans cette région sont évaluées à plus de 20 milliards de dollars, à commencer par un port de 5000 ha et plus de 20 km de quais. En plus du port, Cevital envisage à cap Djenet une dizaine d'unités industrielles dans les domaines de la sidérurgie, de l'électricité, du dessalement de l'eau de mer, de la pétrochimie, de la construction navale et automobile. Ces projets seront-ils concrétisés ? Si tel était le cas, « l'activité économique dans la zone de cap Djenet permettra de réaliser des exportations hors hydrocarbures atteignant les 15 milliards USD en 2015 et plus de 30 milliards USD à l'horizon 2030 », dira M. Rebrab. En matière de croissance, Cevital suit une courbe ascendante depuis le lancement de la filière agroalimentaire en 1999. En effet, selon les chiffres présentés par Rebrab, le chiffre d'affaires de Cevital est passé de 3,2 milliards de dinars en 1999 à 62,8 milliards de dinars en 2006. Le groupe a contribué au budget de l'Etat à hauteur de près de 50 milliards de dinars durant 7 ans d'activité.