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Une passerelle précieuse
Publié dans El Watan le 03 - 05 - 2007

Le monde connaît en ce début de millénaire des bouleversements importants aux formes inédites. Aboutissement de longs processus historiques, ils ont atteint désormais un niveau d'impact visible à l'échelle humaine et une intensification qui illustre le concept d'accélération de l'histoire.
Trois de ces phénomènes au moins, du fait de leur envergure et de leurs enjeux, apparaissent comme décisifs du sort de l'humanité. Le premier est sans doute celui qui touche à l'écologie de la planète. Jamais celle-ci n'a été aussi menacée. Pour la première fois de sa longue histoire, l'homme met en danger le socle même de son existence. Son activité a atteint des dimensions telles qu'elles ébranlent les équilibres naturels forgés depuis des millions d'années. Le second réside dans la mondialisation économique qui modifie complètement les rapports internationaux mais aussi les Etats-nations, posant la question de la validité des pouvoirs classiques. Le troisième, enfin, se manifeste par le développement prodigieux des nouvelles technologies de communication qui permettent des connexions sans limites à l'échelle planétaire et un accès inédit, passif ou actif, à l'information qui génère des activités diverses, y compris criminelles, de nouveaux comportements et visions du monde. Sans en connaître les configurations actuelles précises, des historiens, sociologues ou économistes (météorologues aussi) avaient pressenti l'avènement de ces phénomènes. Mais les sciences humaines qui se constituaient encore au siècle dernier, sont restées limitées par la spécialisation de leurs champs de recherche. La conscience de ces limites a d'ailleurs commencé à s'affirmer à partir des années 1950. Quelques expériences, mais plus de plaidoyers, ont mis alors en avant la nécessité d'une approche pluri ou interdisciplinaire. Finalement, seule échappait et échappe encore à cette parcellisation de l'observation et de l'analyse la philosophie qui, dès son apparition dans l'Antiquité, s'est posée comme une réflexion plurielle et sans limites sur l'homme et sur l'univers. Son sens étymologique, « amour de la sagesse », exprime bien cette vocation plurielle. Depuis sa naissance, elle a connu une série de développements, des crises, des écoles et tendances diverses et opposées, d'innombrables ramifications, tant et si bien qu'il est souvent difficile aux profanes de s'y retrouver. Elle s'est autant renfermée sur elle-même – du fait de la complexité de ses débats, mais aussi d'un certain élitisme de ses acteurs –, qu'elle a été tenue à l'écart par les pouvoirs craignant à tort ou à raison sa volonté de sans cesse tout questionner. Par ailleurs, son avantage d'une approche sans limites a constitué a contrario un inconvénient. Sans objet d'étude précis, sans méthode établie, elle n'a jamais été une science. L'épistémologie, ou la science des sciences, l'a ainsi catégorisée dans un statut particulier qui se justifie dans le fait qu'à travers son histoire et jusqu'à nos jours, les philosophes, selon leur familiarité avec telle ou telle science, selon leurs croyances et leurs époques également, leurs centres d'intérêt ou leurs expériences personnelles, ont développé des méthodes diverses, empruntant leurs démarches aux diverses sciences, allant parfois chercher dans les arts, la littérature, les mythes ou les religions, les éléments de leurs réflexions. Ce brouillard conceptuel de la discipline a été en outre renforcé par le manque de visibilité de sa fonction sociale, alors que les sciences, même les plus hermétiques, peuvent se prévaloir d'une image d'utilité plus ou moins directe et constatable. D'où l'image d'Epinal du philosophe en sa tour d'ivoire, plus proche du savant fou et du poète que du chercheur rationnel. Cette caricature est sans doute terrible car elle fut souvent un facteur de changement en inspirant des écrivains, des scientifiques, des historiens et parfois des hommes politiques qui, eux, ont insufflé ses apports dans les dynamiques sociales. Au regard des trois bouleversements précités - l'écologie menacée, la mondialisation, les NTIC, d'ailleurs liés entre eux - la philosophie apparaît aujourd'hui comme le seul espace intellectuel en mesure de capitaliser, voire de fédérer, les apports de toutes les productions scientifiques spécialisées ainsi que de toutes les expressions humaines. Sa capacité à préfigurer les tendances de l'humanité est un bien précieux. Au début du siècle dernier, par exemple, Max Scheler (1874-1928) écrivait : « Jamais dans l'histoire telle que nous la connaissons, l'homme n'a été autant qu'aujourd'hui un problème pour lui-même. » Cette pensée résume à elle seule la situation actuelle du monde. La capacité des philosophes à transcender les limites des sciences tout en utilisant leurs apports spécialisés prend, de nos jours, une importance capitale. Au moment où le monde se globalise à tous les niveaux, non plus seulement économique mais aussi politique, social et culturel, la philosophie apparaît comme une passerelle précieuse. Elle seule, avec toutes ses limites, offre ce regard entier de l'homme sur lui-même. Dans un monde global, comment se passer d'une approche globale ?

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