La justice britannique a commencé à examiner, hier, une demande d'extradition vers la France de Abdelmoumen Khalifa, 40 ans, arrêté le 27 mars à Londres et qui a été maintenu en détention à l'issue de cette première audience. L'ex-golden boy, condamné par contumace, le 22 mars dernier, à la réclusion à perpétuité par le tribunal criminel de Blida, est apparu devant la cour amaigri et fatigué, et il ne s'est pas exprimé. Abdelmoumen Khalifa avait notamment été reconnu coupable d'« association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux ». Le juge Anthony Evans, du tribunal de Westminster, a entendu les arguments du représentant du parquet français et a accédé à la requête de la défense qui a demandé plus de temps pour examiner les documents de la justice française. Le juge décidera, le 29 mai, de la date des prochaines audiences. Abdelmoumen Khalifa a été arrêté, souligne-t-on, dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre (région parisienne). La justice française enquête, rappelle-t-on, sur des malversations présumées survenues au sein du groupe Khalifa, dans les ex-sociétés Khalifa Airways, Antinéa Airlines, (transport aérien) et Khalifa Rent-a-Car (KRC, location de voitures), toutes enregistrées en France. Fin 2003, le parquet de Nanterre avait ouvert une information judiciaire pour « abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée ». Trois personnes ont été mises en examen pour l'instant dans le volet français de cette affaire judiciaire, dont l'épouse de M. Khalifa.