Selon des sources crédibles, nous apprenons que la zone humide incluse dans le tissu du village de Gourate, situé à mi chemin entres les communes de Gdyel et de Béthioua, est en passe de servir à un vaste projet industriel, une situation qui a aussitôt attisé la colère des riverains. Les habitants de ce petit village ceint d'une partie importante de terres constituées essentiellement de zones humides, sont montés au créneau pour dénoncer les convoitises de certains industriels en mal d'espace. Ainsi, ce ne sont pas moins de 80 hectares qui risquent de disparaître du champ naturel dans cette partie des zones humides. En effet, il est question depuis quelques jours, d'implanter un complexe industriel sur la zone humide pourtant inscrite et répertoriée dans la liste établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles. Depuis, un autre danger est apparu car un vaste complexe sidérurgique près de l'estuaire du golfe d'Arzew risque, s'il est concrétisé, de détruire une partie importante de son avifaune et de son écosystème. « Ces effets négatifs modifieront l'économie de cet écosystème dans un sens qu'il n'est pas encore possible de déterminer avec précision. Mais, une chose est certaine, l'implantation des sites industriels dans cette partie des zones humides signera l'arrêt de mort de toute une région protégée par le traité international de Ramsar (Iran), paraphé par l'Algérie en 1975 », confirme sans ambages un naturaliste. « Les marais sont également loin d'être improductifs car les bovins et les ovins y trouvent en été la dernière zone encore verte de la région », s'inquiètent des habitants de Gourate à l'idée de perdre leurs pacages naturels. Déjà confrontés à la dure réalité du terrain, les habitants de Gourate tirent la sonnette d'alarme sur le risque majeur du développement des déchets industriels (et) que des circonstances récentes ont accéléré. Région protégée Cette situation a contribué à la pollution des oueds, provoquant dans son sillage l'apparition de dépôts d'ordures qui favorisent le pullulement des rongeurs et des maladies. Cette région dont l'intérêt scientifique est aussi grand, ne mériterait-elle pas de bénéficier de mesures particulières de sauvegarde ? Proche de l'université d'Oran et de l'Institut de technologie agricole de Mostaganem, l'immense laboratoire naturel que représentent les zones humides ne pourrait-il pas servir de cadre à de nombreuses études écologiques ? Cette zone permettrait, en améliorant la compréhension de son fonctionnement, de l'aménager rationnellement pour en tirer un maximum de profits à long terme. Ce qui est loin de faire l'unanimité parmi des responsables que nous avons contactés, pour de plus amples infirmations. Mais, les rares déclarations des uns et « l'absence pour raison de réunion évoquée » des autres, laissent pantois. Il faut dire que le secret est bien gardé.