« Le juge d'instruction a désigné un administrateur judiciaire en la personne de M. Daoudi », a confirmé, hier, le ministre des Finances, Mourad Medelci, en marge de la conférence de presse animée avec son homologue espagnol, Pedro Solbes, en visite d'une journée à Alger. Amar Daoudi, actuellement président de la Caisse de garantie du crédit à l'investissement (CGCI-PME) et ex- PDG de la Banque de développement local (BDL), aura pour principale mission la gestion de l'entreprise. « C'est entre Daoudi et le juge que les choses vont s'organiser pour que la gestion de cette entreprise puisse se faire dans une période qui va durer quelques semaines, peut-être un nombre de mois limité jusqu'à ce que nous ayons trouvé une solution qui nous permette de sauver l'outil de production et l'emploi », explique le ministre. Ainsi, Mourad Medelci, qui a vanté les mérites professionnels de M. Daoudi, affirme que la gestion des affaires des différentes entités que compte le complexe papetier de Bou Ismaïl (40 km à l'ouest d'Alger) n'est plus, momentanément du moins, du ressort de ses propriétaires légaux, en l'occurrence Djerrar Abdelghani et ses deux frères Okba et Mohamed. Il semblerait, à la lumière des dernières évolutions qui caractérisent cette affaire, que le processus de règlement à l'amiable entamé avec la BADR et sur lequel la défense de Djerrar s'appuie ait atteint ses limites. « Il y a un certain nombre de problèmes pour lesquels des solutions ont été trouvées et d'autres qui n'ont pas été résolus et c'est le rôle de la justice de nous aider à les résoudre », soutient M. Medelci qui implique ainsi la justice pour le règlement de cette affaire. Dans le même propos, le premier argentier du pays inscrit les priorités du gouvernement dans cette affaire quant à « la préservation de l'outil et de l'emploi ». Pour M. Medelci, « cette capacité de production doit être préservée, de même que tous ceux qui aujourd'hui travaillent au sein de ce groupe ». S'agissant des raisons de l'arrestation de A. Djerrar, le ministre des Finances n'a soufflé mot.