Pour le ministre espagnol des Finances, l'Algérie a besoin de l'Espagne comme l'Espagne a besoin de l'Algérie. Le recours à l'arbitrage international pour résoudre le différend entre l'Algérie et l'Espagne dans l'approvisionnement du gaz n'est pas nécessaire. C'est ce qu'a laissé entendre hier le ministre espagnol de l'Economie et des Finances, Pedro Solbes, qui est arrivé, hier matin à Alger, pour une visite d'une journée. «J'espère que nous arriverons à une solution avant l'arbitrage», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse animée à Djenan El Mithaq. Rappelons que l'Algérie est en négociation avec l'Espagne pour réviser les prix du gaz. Notre pays veut, en fait, augmenter de 20% en deux fois le prix de son gaz vendu à l'Espagne pour le mettre au niveau de celui provenant d'autres sources d'approvisionnement. Des négociations difficiles entre Sonatrach et ses partenaires espagnols sont en cours. M.Khelil a laissé entendre que l'Algérie pourrait avoir recours à l'arbitrage international pour résoudre ce différend. Le ministre espagnol veut faire entendre que ce différend n'est qu'un incident de parcours et c'est une question de quelques jours. «L'Algérie a besoin de l'Espagne comme l'Espagne a besoin de l'Algérie», a-t-il ajouté dans ce sens. S'exprimant sur le sujet, en quelques mots, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a déclaré, pour sa part, que l'Algérie a sa place sur le marché européen comme elle a sa place sur le marché espagnol. Par ailleurs, au terme de cette visite, l'Algérie et l'Espagne ont signé le règlement de fonctionnement interne du Fonds de conversion de la dette algérienne en investissements, qui permettra de sélectionner et de financer certains projets espagnols en Algérie. Ce document a été signé par le directeur général du Trésor, M.Baba Ami Hadj, et par le sous-directeur des finances internationales auprès du ministère espagnol des Finances, M.Mario Delgado. Ce règlement a été signé en application d'un accord conclu à Madrid en juin 2006 par M.Medelci et le secrétaire d'Etat espagnol à l'Economie, M.David Vegara, pour la conversion de la dette en investissements portant sur un montant de 30 millions de dollars, rappelle-t-on. Notons que, outre le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, le ministre espagnol s'est entretenu avec le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, et le président-directeur général de la compagnie publique d'hydrocarbures Sonatrach, Mohamed Méziane, en l'absence du ministre de l'Energie, Chakib Khelil, en visite aux Etats-Unis. Les discussions ont porté essentiellement, selon M.Medelci sur les opportunités de partenariat entre les deux pays. Le ministre des Finances a exhorté, à l'occasion, les entreprises espagnoles, en particulier les banques à venir s'installer en Algérie. Le renforcement des relations concernera, outre le domaine financier, les douanes, les services, la pêche et le tourisme. Au 1er trimestre 2007, les exportations espagnoles vers l'Algérie (hors services) se sont élevées à 400 millions d'euros, alors que les ventes algériennes vers l'Espagne (du gaz essentiellement) ont atteint 1 milliard d'euros.