Un coup d'épée dans l'eauSous un soleil de plomb et suivie par les seuls inconditionnels du ballon rond, qui ont osé affronter la canicule pour donner du nerf aux favoris en occupant tout juste un coin du stade « Zakaria El Mejdoub », la rencontre qui a opposé ce jeudi les deux équipes de la queue du peloton n'a fait que confirmer la position de lanterne rouge des camarades de Rahou et n'était-ce les deux buts, dont le mérite ne doit rien à la clairvoyance du collectif, le fiasco aurait été total. Déployant un jeu en mal d'inspiration, bâti sur des offensives sans véritables combinaisons, les locaux auront déçu les puristes adeptes du beau spectacle et les supporters qui ne voyaient dans les piètres performances du club phare de la ville, au début de la compétition, qu'un acharnement du mauvais sort. S'impliquant dans une économie des bouts de chandelle, l'entourage de l'union sportive d'El Bayadh persiste à croire au possible maintien en décortiquant les matchs disputés par les équipes logés à la même enseigne, donnant aux résultats l'interprétation qui entretient cette illusion, au détriment du travail qui aurait dû être entrepris dès le départ. D'emblée donc, répondant sans doute aux consignes qui leur ont été données, les joueurs, dans leurs divers compartiments, se lancent à l'assaut des bois adverses, manquant à plusieurs reprises de faire les frais d'une aussi fougueuse précipitation, offrant aux visiteurs l'occasion de les surprendre et commettant, lors du repli sur leur surface de réparation, des fautes qui se soldent par des coup de pied arrêtés inquiétant le keeper. Les protégés de Hamhami seront servis par la providence, lorsqu'à la 10', la défense borjies, acculée, sera contrainte de concéder un penalty, à la suite d'une interception de la main à l'intérieur des six mètres. Réalisation concrétisée par Kerfah d'un tir bien ajusté qui ne laissera aucune chance au gardien. Huit minutes plus tard, la reprise de volée de koussa qui allait se perdre dans le décor, rencontra l'épaule de Hamrouche qui la fit dévier dans ses filets. Le score et le duel ne changèrent pas de physionomie jusqu'à la fin de la première mi-temps. A la reprise, le Hillal se montra plus incisif en aérant ses attaques et en prenant son vis-à-vis à son propre jeu ; s'installant dans son camp et menaçant de reprendre l'avantage à la 53', 60' et à la 63' du temps réglementaire, par une salve qui prendra les défenseurs au dépourvu, n'était-ce la présence d'esprit du gardien de but. Sur ce goût d'inachevé retentira le coup de sifflet final qui fera dire, en aparté, à M. Baghdous, entraîneur d'El Bordj, d'un ton plus réaliste : « Nous sommes venus accompagner les gars d'El Bayadh dans la relégation ».