L'association culturelle et historique Tagrawla s'apprête à célébrer, le 11 juillet prochain, le 150e anniversaire de la résistance populaire de 1857, contre l'envahisseur français de l'Algérie. Cette manifestation est envisagée sous le thème « le 150e anniversaire de la 15e expédition française des Igawawen sous la direction du maréchal Randon en 1857 ». L'on verra, à cette occasion, la participation du conseil scientifique de l'annexe de Tizi Ouzou du Musée national du moudjahid et de quelques personnalités historiques et culturelles. Le comité d'organisation a été installé officiellement avant-hier samedi et il est composé de 13 membres. Ces derniers prépareront plusieurs activités dont un colloque national (de 2 à 3 jours) qui a pour thème « Lalla Fatma N'Soumer et Imseblène (Moussabiline, ndlr) face à la 15e expédition française ». Une pièce théâtrale sur cet évènement sera probablement au menu. La réalisation d'un film documentaire sur cette date historique et sur Lalla Fatma N'soumer est conditionnée par la disponibilité des moyens financiers, déclare le journaliste et écrivain Younès Adli, membre du comité d'organisation. M. Adli précisera que ce 150e anniversaire sera célébré aussi sous une deuxième symbolique qui est celle d'« une expédition ayant permis aux Français d'être le premier occupant à mettre les pieds dans l'arrière-pays depuis l'occupation phénicienne ». L'ancien officier de l'ALN, M. Aït Ahmed Ouali, déclare qu'un retour sur les traces de Lalla Fatma N'soumer et sur les batailles qu'elle a menées, jusqu'à sa capture par les Français en 1857 au village d'Aït Atsou (Illilten), sera l'un des moments forts de cette célébration. Younès Adli précisera toutefois qu'il ne s'agit pas de faire de l'ombre aux autres acteurs d'une résistance populaire dont la dimension nationale ne devra pas être occultée. M. Dahlali Mouloud (dit Si Salah), ancien officier de l'ALN et membre de l'association Tagrawla, mettra en exergue l'aspect socioculturel et spirituel de la résistance populaire contre l'invasion française de l'Algérie. Il dira que le mot de « moussebline » a été utilisé pour la première fois par Lalla Fatma N'soumer. « La participation de Lalla Fatma N'Soumer à la résistance n'a jamais été une tentative de reprise du pouvoir par les femmes comme le laissent dire certains historiens algériens, français ou orientaux. Sa désignation à la tête de la résistance s'est fait avec l'accord de tajmaât (comité de village aujourd'hui, ndlr) », tient-il à préciser. L'ancien membre de la Fédération de France du FLN écrivain et cinéaste, M. Ali Djanadi, affirme chercher, vainement, des financements pour la réalisation d'un long-métrage sur la vie de Lalla Fatma N'soumer. Concernant le financement des festivités de cet important évènement de l'histoire de l'Algérie, le comité d'organisation déclare qu'il compte sur l'aide des bienfaiteurs et le sponsoring des différents organismes publics et privés. Younès Adli déclare que « ce genre d'évènements ne doit être le souci de seulement quelques individus. Il s'agit d'un 150e anniversaire, où tout le monde est interpellé ».