La mémoire collective doit retenir que la résistance populaire de 1857 représente un des moments forts qui ont marqué l'Algérie indépendante. Un colloque national sera organisé, au début du mois de juillet prochain, pour célébrer le 150e anniversaire de la résistance populaire conduite par Lala Fadhma N'soumer en 1857 contre les divisions françaises. C'est ce qu'a déclaré un membre du comité organisateur de cette manifestation lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'annexe du musée national du Moudjahid de Tizi Ouzou. Cette célébration se fera sous l'impulsion de l'association historique et culturelle Tagrawla 1954-1962 présidée par l'ancien officier de l'ALN, Ouali Aït Ahmed, en collaboration avec le comité scientifique du musée national du Moudjahid (annexe de Tizi Ouzou), ainsi que nombre de personnalités historiques et de culture. Pour mener à bien cet ambitieux programme qui prévoit aussi la visite des sites historiques de la résistance de 1857 et la réalisation de films documentaires thématiques, le président du comité organisateur, Ouali Aït Ahmed, en appelle à la générosité des citoyens, entreprises publiques et privées pour boucler un budget estimé à 800 000 dinars. Partie prenante de cette célébration, le journaliste et écrivain Younès Adli a indiqué que “1857 reste une date marquant la résistance à l'occupant qui, depuis les Phéniciens, n'a jamais pu conquérir la Haute Kabylie”. Ce soulèvement populaire a été soutenu et porté par “une organisation traditionnelle et une confrérie religieuse, la Rahmania, dont le chef, Si El Hadj Amer, a eu à conduire lui-même des batailles, ainsi que Si Tahar, le propre frère de Fadhma n'Soumer”, note également Younès Adli. Selon cet écrivain et historien, le colloque national “traitera de plusieurs thèmes pour ressusciter tous les segments de cette résistance où l'organisation traditionnelle de la société a donné une place à la femme, y compris en matière de guerre, et cette femme s'est opposée à des généraux français”. L'ancien officier de l'ALN, Dahlal Mouloud, dit Si Hacène, précise, quant à lui, que “la résistance de 1857 représente l'événement le plus important après celle de l'Emir Abdelkader et s'est appuyée sur une structure sociale, culturelle et spirituelle traditionnelle”. À propos de la symbolique de cette célébration, Younès Adli souligne, en substance, que passer à la commémoration du centenaire d'un événement est le signe de la bonne santé intellectuelle d'un peuple et dénote une transmission mémorielle effective. S'agissant de la résistance populaire de 1857, ce chercheur trouve qu'elle représente un des moments forts qui ont fait l'Algérie d'aujourd'hui. “À considérer les divers théâtres de lutte, la résistance de Fadhma n'Soumer revêt une dimension nationale”, conclut-il. ABDENOUR BOUHIRED