La résistance populaire de 1857 contre la conquête de la région de Kabylie par les légions françaises est célébrée, depuis jeudi dernier jusqu'au 28 juin prochain, à Tizi Ouzou sous l'impulsion de l'annexe locale du musée national du Moudjahid, l'association culturelle et historique Tagrawla 54-62, du comité de village Icharidhan ainsi que de nombreuses personnalités scientifiques et de culture de la région. Les activités de cette commémoration, organisée sous le haut patronage du président de la République, se tiennent à la maison de la culture Mouloud-Mammeri ainsi qu'à l'auditorium de l'université de Tizi Ouzou. Ouvrant officiellement la cérémonie de célébration, le wali, M. Hocine Mazouz, a déclaré : “Aujourd'hui, c'est une occasion pour nous de réexaminer ces événements inscrits dans la postérité et faits de sacrifices de femmes et d'hommes contre l'asservissement et le colonialisme.” “La résistance populaire de 1857 est à la mesure de celle de l'Emir Abdelkader et d'Ahmed Bey. Elle est l'œuvre de simples villageois et de moussebline où des femmes se sont affirmées dans l'acte de guerre”, souligne encore le premier responsable de la wilaya tout en félicitant les organisateurs de ces journées commémoratives. En traitant du thème “1857 la Kabylie à l'épreuve de la guerre d'occupation”, l'écrivain et journaliste Younès Adli a souligné “l'importance de cet épisode de l'histoire de la Kabylie qui réside dans le fait que la région n'a pas été mise à l'épreuve d'une guerre d'occupation des siècles durant avant 1857. Jusqu'à 1830, la Kabylie était insoumise. Son système de guerre était basé sur les confédérations de tribus qui ont pris une part active lors du front opposé aux Français à Staouéli”. Pour sa part, Dahlal Mouloud, officier de l'ALN (Si L'hacène) mais néanmoins spécialiste de la confrérie Rahmania, a explicité “les dimensions politique et culturelle de la Tariqa Rahmania”. Lors de sa communication, l'orateur est revenu avec force détail sur la vie et le parcours initiatique vers l'Egypte et le Sénégal du fondateur de la Tariqa Rahmania, Cheikh Abderahmane Bounouh, au début du XVIIIe siècle. Une confrérie qui a su trouver le moyen de fédérer les tribus kabyles lors de la résistance populaire de 1857. Notons enfin qu'un pèlerinage a été organisé hier vers les villages d'Ouardja, Soumer et Ath Atsou. Abdenour Bouhireb