Venu soutenir sa liste à Djelfa, le président de Ahd 54 n'est pas allé avec le dos de la cuillère dans son discours tenu hier dans la salle Ibn Rochd, remplie comme un œuf. D'emblée, il dira : « L'état d'urgence doit être levé impérativement, car les droits politico-socio-économiques des citoyens sont gelés. » Et d'ajouter sans transition à propos de la charte pour la paix et la réconciliation : « On ne saurait accorder son pardon à un tueur d'enfants en le gratifiant par un versement de 120 millions de centimes comme réparation et ne pas s'inscrire en faux par rapport au droit international humanitaire. Nous sommes par conséquent contre cette loi. » Il enchaînera sur les libertés, notamment la liberté d'expression : « Celles-ci ne sont pas respectées et pour preuve, je n'ai qu'une minute de temps de parole dans les médias publics, alors que les chantres du pouvoir en disposent à leur guise. » Eh bien, continuera-t-il : « Je suis un opposant farouche à ce régime. » Vint ensuite la question qui suscite en ce moment la controverse, à savoir recourir ou non à une révision constitutionnelle. A cet effet, Ali Fewzi Rebaïne sera péremptoire : « On est pour l'alternance à la magistrature suprême et donc contre un 3e mandat présidentiel. Si un jour, l'on devait vous en consulter par référendum, dites non. » Au sujet du champ politique dans le contexte de la campagne électorale, qu'il n'a pas hésité à fustiger ne ménageant que certains acteurs qui ne sont pas au pouvoir, le leader de Ahd 54 retournera la question. « Qu'ont-ils apporté aux Algériens ? », faisant référence aux ministres candidats aux législatives. Et d'y répondre instantanément. « Rien, à part vous gaver de chiffres mirobolants et de dépenser faste déployé des milliards dans leurs meetings, alors que la fortune de l'Algérie demeure toujours au sommet. » Enfin, il conclura son intervention fort applaudie par l'affaire Khalifa en faisant endosser toute la responsabilité à l'Etat, non sans s'interroger sur les suites réservées aux auditions judiciaires des ministres cités dans ce scandale.