S'il n'y a pas alternance au pouvoir, n'allez pas voter », a lancé Ali Fawzi Rebaïne au sujet d'un éventuel référendum sur la Constitution. Le responsable de Ahd 54 était venu jeudi à Oran soutenir la liste de candidatures de son parti aux législatives. Son discours prononcé à la salle El Feth n'a pas été long mais assez pour développer toutes les grandes lignes que l'ancien candidat malheureux aux présidentielles de 2004 n'a pas cessé de tenter de porter tant bien que mal aux oreilles des citoyens. Pour lui, « on n'a pas laissé le peuple choisir librement ses représentants du fait que ce sont toujours les mêmes qui bénéficient des moyens de l'Etat ». Ses critiques vont à l'encontre des médias gouvernementaux, essentiellement le média lourd qu'est la télévision et qui ne prévoit aucune place pour l'opposition dont il dit faire partie. « Tous les cinq ans j'ai droit à une minute et plus rien entre-temps », explique-t-il après s'être exprimé pour la levée de l'état d'urgence, une situation apparentée à une « prise en otage des libertés démocratiques » et qui empêche l'élargissement du champ politique. « Le peuple ne les aime pas », lance-t-il à l'encontre des bénéficiaires (référence faite aux partis de l'Alliance) du régime actuel qui, selon lui, « agissent comme s'il n'y a pas autre chose sur la scène politique nationale ». « Nous ne demandons pas qu'on nous aime mais juste qu'on applique les lois de la République », a-t-il suggéré en outre. En fait, il ne remet pas en cause les choix économiques opérés après 1988 mais il se désole que l'argent n'aille pas au profit de la majorité, y compris en ce qui concerne les crédits bancaires. A ce sujet, il revendiquera d'ailleurs la levée du secret bancaire pour une meilleure transparence.