C'est en présence d'une grande partie de « la famille » du cinéma algérien que Dahmane Ouzid, tout heureux, a donné le premier tour de manivelle de sa nouvelle production. Sa comédie musicale, qui entre dans le cadre du programme « Alger, capitale de la culture arabe », sera pour ainsi dire, la première du genre en Algérie. Ainsi, c'est sous le regard complice de son pote, le scénariste Salim Aïssa, que le talentueux Dahmane Ouzid a taquiné le moteur de la caméra pour tourner quelques séquences de l'intéressante trame de l'histoire Essaha. Les invités et les nombreux curieux, agglutinés au niveau des trois niveaux de l'Office Riad El Feth ont été dès les quelques secondes de tournage, émerveillés par le performant jeu actorat de cette vingtaine de jeunes qui ont présenté une série de danses rythmées où la justesse des pas de danse et le miroitement du corps étaient au rendez-vous. Le chorégraphe HabibTata estime que la réussite de la prestation de ces jeunes bourrés de talent est un défi pour donner une autre image de la danse en Algérie. Les deux personnages principaux du film, en l'occurrence Sofia Menasser et Tarek Hadj Abdelhafid – deux acteurs qui se sont rencontrés auparavant sur le plateau du film El Manara – ont brillé lors de la première scène de tournage. Pour rappel, Dahmane Ouzid a signé plusieurs productions dont La Berceuse en 1982, El Ghaïb (l'absent) en 2001 et Le Retour en 2006. Selon Dahmane Ouzid, Essaha est une comédie musicale qui se veut de prendre toutes les cités d'habitations, qui ont toutes entre les immeubles un espace... une place. « Cet espace est au départ dessiné pour être un espace vert, mais nous allons assister au combat par le chant et la danse de ces jeunes pour préserver leur territoire des tentatives de tout bord de s'en accaparer », explique-t-il. Il s'agit, plus exactement, d'une comédie cinématographique, une version TV-feuilleton et une adaptation théâtrale (spectacle live). La trame de cette histoire va montrer combien la jeunesse algérienne peut en même temps fantasmer sur cet espace positif. « Autour de ce thème, nous allons également voir nos jeunes avec leur propre inspiration rêver à une vie meilleure. Nous souhaitons que cette opération permette de proposer quelque chose de festif tant dans le cinéma que dans l'espace scénique. Nous avons la prétention de contribuer à revaloriser l'image de la jeunesse algérienne », ajoute-t-il. L'inspiration sera puisée du terroir par l'intermédiaire de compositeurs algériens connus sur la scène internationale, dont, entre autres, Cheikh Sidi Bémol, Youcef Boukella et Redouane Bouhired. Le tournage de la comédie musicale Essaha commencera d'ici à trois semaines à Alger et se poursuivra sur une période de trois mois avec la participation de plus de 60 jeunes danseurs amateurs, issus de certaines wilayas du pays. Les amateurs de comédie musicale made in Algeria pourront découvrir Essaha dans son intégralité dès la fin de l'année en cours.