Avec respectivement 3 et 2 sièges (contre 5 pour le FLN, 2 pour le RND ainsi que pour le MSP et 1 siège pour le PT), le FNA et le MJD créent la surprise à Oran où le taux de participation a été de 31,4% sur 869 105 inscrits, dont 490 985 pour la seule commune chef-lieu. Ni l'alliance démocratique ANR-UDR ni le RCD n'ont pu décrocher le siège tant attendu par les militants qui ont pourtant mené une campagne à la hauteur de l'événement. Mais c'était sans compter sur la défection des électeurs, une abstention qui ne profite habituellement jamais aux partis du camp démocratique. Durant la campagne, le FNA, en misant sur la tête de liste, M. Fethallah, a été soutenu par un groupe de militants dissidents du FLN, mais la « victoire » relative à Oran du parti de Moussa Touati n'est pas due seulement à ce soutien inattendu venu dans une conjoncture marquée par une véritable débâcle au sein du vieux parti. Ce seront les relais tissés avec une partie de la « famille révolutionnaire (enfants de chouhada) » qui feront sans doute la différence. Pour le cas du MJD, la formation de Chalabiya Mahdjouba qui ne s'est même pas montrée à Oran, l'énigme reste entière. Par contre, c'est le seul parti qui a osé présenter une femme en tête de liste et ce n'est peut-être pas un hasard. « Auparavant, j'étais avec le parti de Attaïlia, le Mouvement pour la continuité et le développement (le MNCD) et c'est parce qu'on a refusé de me placer en tête de liste du parti créé pour les élections de 2002 que je l'ai quitté avant d'être contactée par le MJD qui m'a fait confiance », avait dit Goumache Fatima (épouse Djaballah) quelques jours avant le scrutin. Jeudi soir avant l'annonce des résultats, elle était par ailleurs venue se plaindre devant le responsable de la Cwisel pour, dit-elle, avoir eu vent de bulletins de vote qui prêtaient à confusion avec ceux du PT dans un bureau de vote d'une localité lointaine de la wilaya. Cet épisode n'est pas confirmé officiellement et le responsable de la Cwisel qui a fait part d'autres petits incidents (une urne supposée être bourrée dans la matinée à El Hamri a généré un cafouillage à la CCISEL et des bulletins scannés aux Planteurs) lui a répondu que toutes les doléances sont prises en compte en attendant la confirmation. Autre fait marquant, durant la matinée du jeudi, dans l'un des bureaux de vote du quartier Saint-Pierre, une militante avertie du MSP nous a fait part d'une préoccupation étrange (peut-être une simple coïncidence) même si cela reste circonscrit à ce centre. « Je veux attirer votre attention sur le fait que les paquets ne sont pas posés de manière équitable et là par exemple celui du MJD est beaucoup plus gros que les autres », prévient-elle. A ce moment-là de la journée, et même après, c'est le manque d'engouement de la part des citoyens pour le vote qui attire le plus l'attention.