Une délégation algérienne, composée de journalistes et d'un représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), s'est rendue hier à l'ambassade tunisienne à Alger, afin de demander la libération sans condition de l'opposant tunisien Jalal Zoghlami, fondateur du mensuel (clandestin) Kaws El Karama (l'arc de la dignité), et de son frère Néjib. N'ayant pu être reçus par aucun responsable, les huit membres de la délégation ont néanmoins déposé une requête accompagnée d'une pétition au bureau d'ordre de l'ambassade. Les signataires, qui condamnent les méthodes utilisées par le pouvoir tunisien pour « contrer tous ceux qui expriment des opinions différentes aux siennes », demandent l'annulation de toutes les poursuites contre eux. Les deux mis en cause sont poursuivis pour « destruction de biens d'autrui », « port d'armes blanches » et « violence ». Les frères Zoghlami ont été arrêtés le 22 septembre suite à une altercation dans un café du centre-ville de Tunis. Selon le Collectif algérien pour la libération des deux frères Zoghlami, ceux-ci ont été « provoqués » par des « éléments suspects » qui les ont agressés verbalement et physiquement. « Le pouvoir tunisien est depuis longtemps familier de cette pratique qui consiste à fabriquer des affaires de droit commun aux militants politiques, aux syndicalistes et aux défenseurs des droits de l'homme. Cette pratique lui permet de prétendre qu'il ne les juge pas pour leurs idées ou leurs activités », indique le collectif, qui demande le jugement des agresseurs, lesquels n'ont pas du tout été inquiétés.