Les oasis du nord du Sahara qui figurent parmi les plus importantes escales du parcours touristique oasien en Algérie, viennent de bénéficier d'importantes opérations de rénovation et de réhabilitation d'anciennes structures hôtelières. El Goléa, Ghardaïa et Ouargla, dont certains hôtels sont mondialement renommés et tombés en désuétude depuis de longues années, entament une réhabilitation qui vient à point nommé et permettra de récupérer une partie du patrimoine hôtelier de la région, des monuments typiquement sahariens, comparativement aux nouvelles bâtisses qui ne respectent ni l'architecture ni la culture locales. Une enveloppe de 836 millions de dinars inscrite au titre du fonds de développement des wilayas du sud, voudrait redonner à El Mehri de Ouargla et au M'zab (ex-Rostomides) de Ghardaïa, leur prestige d'antan. Nul n'ignore El Mehri, le fameux hôtel de Ouargla figurant sur les anciennes cartes postales touristiques. Un hôtel de 120 lits, dans un cadre architectural fait d'arcades ombrageuses dans un grand jardin. Le tout tombait en ruine jusqu'au mois de février dernier, date du lancement d'une démolition des murs d'enceinte qui a mis à nu la totalité du jardin. Il est à espérer que la rénovation projetée réponde au passé prestigieux de ce monument et préserve son identité. Tel est aussi le cas des Rostomides, qui après avoir été longtemps occupé par la CNASAT puis livré à lui-même, reprend son statut de grand hôtel aux 300 lits, situé au cœur de la vallée du M'Zab. Quant à El Boustene d'El Goléa, à 275 km au sud de Ghardaïa, en dégradation avancée lui également, il vient aussi de bénéficier d'une enveloppe de 10 millions de dinars consentie par l'entreprise de gestion touristique de Ghardaïa (EGTG) dans le cadre de son programme de réhabilitation et de mise à niveau de son patrimoine hôtelier. C'est la sauvegarde du cadre bâti de cet hôtel et la rénovation de son équipement qui font l'essentiel de cette opération confiée à des entreprises locales. L'hôtel El Boustene est le fleuron touristique d'El Goléa, de par sa localisation dans une belle oasis et sa capacité de 120 lits, mais aussi et surtout son style architectural inspiré de la région et conçu par Fernand Pouillon et Roy dans les années 1970.