Les commentaires infondés ayant accompagné l'arrestation, mardi 8 mai, de deux agents contractuels du consulat d'Algérie à Alicante ont fait réagir le ministère des Affaires étrangères qui a rendu public hier un communiqué dans lequel il dénonce les allégations irresponsables de la presse étrangère mais aussi de certains titres de la presse nationale. L'incident remonte à la nuit du 8 mai dernier, quand deux agents exerçant au consulat algérien d'Alicante (sud de l'Espagne) ont été interpellés par la Guardia civile, sous le motif de falsification de documents. Le même soir, l'ensemble des chaînes de télévision espagnoles ouvrent sur le sujet et parlent d'arrestation d'un réseau de trafiquants de papiers d'identité au profit d'Al Qaïda. Le hic, c'est que des titres de la presse nationale ont cédé à cette lecture fantaisiste, en reprenant la thèse d'appartenance à Al Qaïda, alors que la Guardia civile n'a, à aucun moment, parlé de l'appartenance présumée des personnes interpellées à la nébuleuse terroriste. Le communiqué de la police espagnole, rendu public le 12 mai, affirme, à ce propos, avoir arrêté 25 personnes parmi lesquelles des Algériens, des Marocains, des Sénégalais, des Roumains et des Equatoriens, auteurs présumés de falsification de documents. Mais, la Guardia civile a sciemment omis de citer les ressortissants espagnols arrêtés dans le cadre de la même enquête, et chez lesquels les présumés faux documents ont été retrouvés. Dans sa mise au point, le ministère des Affaires étrangères indique que ces interprétations infondées de l'arrestation des deux employés contractuels du consulat d'Algérie à Alicante sont l'œuvre des organes de presse étrangers « connus pour leur hostilité systématique à l'égard de notre pays », déplorant que « des titres de la presse nationale, dont la bonne foi a pu être surprise, ont malencontreusement amplifié certaines des allégations irresponsables colportées par leurs confrères étrangers ». Ainsi, le département de Bedjaoui rappelle, au passage, que les deux ressortissants algériens arrêtés par la police espagnole faisaient partie d'un groupe composé de personnes de diverses nationalités, ajoutant que ces deux ressortissants ne sont pas des fonctionnaires de l'Etat bénéficiant du statut diplomatique et qu'ils n'exercent pas de responsabilité en matière de prestations administratives consulaires. Par ailleurs, le MAE souligne que le consulat d'Algérie à Alicante n'a constaté absolument aucune prestation irrégulière ni aucune falsification de documents algériens détenus par ses services, y compris des passeports, qui sont délivrés par des fonctionnaires dûment habilités et en application de procédures rigoureuses, aux ressortissants algériens légalement établis dans la circonscription consulaire. Le ministère assure, enfin, que les deux employés algériens du consulat bénéficient de la présomption d'innocence jusqu'à ce que leur culpabilité éventuelle soit dûment établie.