Telle a été la problématique soulevée lors de la conférence sur l'histoire de l'Islam, et sur l'expérience démocratique en Indonésie, qui s'est déroulée à 11h de la matinée d'hier à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader. Dans son allocution d'ouverture, le recteur de l'université, Abdellah Boukhelkhal, a tenu à remercier pour leur présence, le chargé d'affaires de l'ambassade d'Indonésie, le cheikh El Hadj Ahmed Mouzadi et Abdelmalek Madani de l'université de Djakarta. Le recteur qui a eu à modérer les débats de cette conférence, tout en indiquant l'importance d'une telle rencontre qui, dira-t-il : « s'inscrit dans un cadre scientifique et de promotion des échanges d'expériences et de coopération mutuelle entre les deux pays », a par la suite, livré un aperçu succinct sur le parcours universitaire de cheikh El Hadj Ahmed Mouzadi et de Abdelmalek Madani, à ce jour, à la tête de la non moindre organisation Nahda des ulémas musulmans. Celui-ci est actuellement le secrétaire général d'une organisation non gouvernementale dénommée le congrès international des ulémas musulmans, laquelle compte plus de 50 pays adhérents et quelque 45 000 membres. A travers sa courte communication, le cheikh El Hadj Ahmed Mouzadi a relevé les similitudes entre les deux pays, tant sur les plans économique et social que sur celui politique, et notamment au chapitre de l'ouverture aux valeurs de la démocratie. De son côté, Abdelmalek Madani a décortiqué les différents stades d'évolution politique de l'Indonésie et ce, depuis le recouvrement de son indépendance le 17Août 1945, à ce jour. Sur une population de l'ordre de 220 000 habitants, 80 à 90% sont de religion musulmane, et l'avènement de cette religion sur les 17 000 îles qui composent ce pays, reviendrait au VIIe et/ou au VIIIe siècles. Abdelmalek Madani s'est attelé ensuite à remonter toute la genèse qui a permis d'encrer le concept de démocratie en terre indonésienne, cependant que cet encrage pour se faire, n'est pas allé sans effusion de sang entre ceux qui en préconisent le rejet et l'institution d'une République islamique, et ceux qui étaient prêts à l'adopter, non sans l'adapter aux spécificités culturelles et aux valeurs islamiques. Cette lecture historique, si elle permet quelques similitudes avec l'histoire politique de l'Algérie, il va sans dire qu'aujourd'hui l'Indonésie s'est choisie une voie médiane, sans être islamique ou laïque, la République d'Indonésie est fondée sur cinq canons dont, l'unicité de dieu, l'humanisme civilisationnel, l'unité du pays, la recherche de la « Hikma » à travers « la Mouchaouara », et enfin la justice et l'équité pour tous. Un débat, au cours duquel les étudiants et les enseignants ont fait montre d'un grand intérêt.