Les élections législatives sont passées et il en est sorti notre nouvelle sélection de wilaya pour un mandat de cinq ans. Le 11 béjaoui est connu au bout d'une dure compétition électorale qui s'est jouée sans public. On le voyait venir ce tournoi à huis clos qu'a animé une foultitude de listes de candidats qui ont fini par vérifier leur erreur d'appréciation. Ce n'était pas aussi évident que ça et c'est peut-être l'occasion, soit dit en passant, de durcir les conditions de parrainage qui ont permis ce record de listes, dont une majorité de sigles fantomatiques, à Béjaïa jusqu'à assommer le dernier des indécis. Le grand public est resté, lui, narquois, à l'écart d'un événement où la profusion de musique en désharmonie a achevé sa réticence devant la pratique électorale. Mais sur quel pied danser ? Entamée par la décrépitude de la chose politique qu'ont entraîné les luttes partisanes et l'opportunisme politique, l'engagement de la population à accomplir son devoir électoral a laissé place à un désengagement qui s'est manifesté cette fois-ci par un fort taux de 82 % d'abstention qui donne de l'importance au message qu'il véhicule. Nos partis politiques ont échoué. Une abstention qui n'est pas forcément un écho pour l'appel au boycott. La délibération publique faite dans la timidité a confirmé l'exagération dans laquelle est tombée la campagne électorale. Du grand remous des trente listes dans la wilaya de Béjaïa qui ont porté 330 candidats, sans les 90 suppléants, on en retient, aujourd'hui, l'image d'animateurs qui ont dansé sur la musique de leur propre bal qu'ils ont ouvert, conduit et clôturé seuls. Les murs, gavés par un trop plein d'affiches, « éructent » après avoir subi, 21 jours durant, la vaine débauche d'énergie des candidats et la ruée de leurs équipes d'afficheurs. Ils sont repartis et nous ont laissé une ville-capharnaüm. En attendant que les politiques se remettent en cause, les candidats sont priés de revenir et prendre leurs raclettes.