Intitulée « La misère des enfants sahraouis », l'exposition a été étrennée, hier matin, au centre culturel d'information de la RASD, en présence des représentants de l'ambassade du Polisario, d'artistes et d'anonymes. La photographe Malika Taghlit a immortalisé une centaine de clichés sur les enfants sahraouis lors de ses différents déplacements qu'elle a effectués dans les territoires libérés du Sahara occidental et dans les camps des réfugiés de Tindouf. Espace oblige, elle a sélectionné seulement une quarantaine de photos en couleurs, réalisées entre 2002 et 2007. Armée de son bottier et de son flash, Malika a immortalisé des images lourdes de sens et parlantes à la fois. Seuls ou en bandes, l'ensemble des enfants dégagent à travers leur regard hagard une tristesse indéfinie. Certains d'entre eux ne cachent pas leur désespoir en essuyant quelques larmes au coin de leurs yeux. D'autres, les cheveux ébouriffés et pieds nus, méditent sur leur sort. Même si la misère alimente leur quotidien, il n'en demeure pas moins qu'ils sont détenteurs d'une fibre patriotique certaine. En témoignent ces portraits d'enfants regardant ou se réfugiant derrière leur drapeau national. Comme quoi, à travers cette exposition de photographies qui s'achèvera le 15 juin prochain, Malika Taghlit s'est voulue le porte-parole de cette population enfantine pour qui la parole est puérile pour décrire les souffrances et les chagrins qu'elle endure quotidiennement. « Mon exposition se veut un cri de détresse pour montrer les conditions insoutenables dans lesquelles vivent les enfants sahraouis. Je veux sensibiliser l'opinion publique sur le malheur qui frappe ces enfants, dépourvus de défense », nous dit émue Malika. Il est à noter, par ailleurs, que Malika Taghlit publiera, d'ici la rentrée prochaine, un livre regroupant une panoplie de photos d'enfants sahraouis.