Après quelques mois d'accalmie, la fronde semble être de retour au FFS. Le groupe des contestataires, dont ceux qui se présentaient comme des anciens de 1963, redescend au « front ». Ces frondeurs adressent une lettre à la fois au président du parti, Hocine Aït Ahmed, aux membres du conseil national et aux militants « fidèles au serment de 1963 » dans laquelle ils exigent la tenue d'un « congrès extraordinaire ». Rappelant les différentes crises internes au parti, depuis le premier congrès en mars 1991, les contestataires de « la politique de l'exclusion » adoptée par les dirigeants du parti estiment que le congrès extraordinaire permettra de « baliser les règles qui assureront la réussite politique et organique du 4e congrès », annoncé par la direction actuelle pour début septembre. Ils considèrent que « sans une réponse intelligente et consensuelle, le parti risque d'être discrédité ou de se voir réduit à des dimensions qui ne cadrent pas avec sa mission et ses capacités réelles ». Les frondeurs qualifient la direction actuelle d'« appareil », l'accusant de s'empresser à vouloir tenir les « échéances stratégiques » du parti (l'audit en juin, la convention et le congrès en septembre) « sans les instruments démocratiques adéquats ». Ils considèrent cela comme « une fuite en avant ». Une sorte de « légalisation administrative » plutôt qu'« un rendez-vous politique ». Par leur « protesta », ils dénoncent ce qu'ils appellent « les incohérences dans le fonctionnement des structures », considérant que le secrétariat national ne tient pas compte des autres instances légitimes dont le conseil national. « C'est pour remédier à cette situation que des militants, en l'absence d'autres alternatives, protestent et s'adressent à leurs camarades militants et cadres du parti, dans l'espoir d'être entendus », est-il écrit dans la missive. Et d'ajouter : « Les militants sont prêts. Ils attendent qu'on les consulte, qu'on leur fasse appel, car tous ceux qui ont rejoint le FFS à un moment de leur vie, d'une façon sincère, ne peuvent se décider à le quitter quoi qu'il arrive. » Pour les rédacteurs de la lettre, la protesta menée contre la direction actuelle vise à « rassembler et à réconcilier tous les militants, de 1963 à ce jour, qui sont restés fidèles au parti », appelant à stopper « le processus de culpabilisation et/ou de victimisation dans lequel nous pourrions nous enfermer ». Cela, selon eux, n'apportera rien de positif. Ces contestataires en sont à leur troisième lettre du genre. Leur nombre reste à ce jour « secret », puisqu'ils ont préféré s'enfermer dans l'anonymat.