Les « militants protestataires » au sein du Front des forces socialistes reviennent à la charge. Après un silence de plus d'un mois, ils se manifestent une nouvelle fois en rendant publique hier une déclaration dans laquelle ils répondent au message du président du parti datant du 19 janvier. Dans ce message adressé au conseil national ordinaire, Hocine Aït Ahmed avait critiqué les « frondeurs », qualifiant leur comportement de « pratiques de truands dont la police politique a toujours usé et abusé pour contrôler les franges en colère de la société, y compris les clubs sportifs ». Cela semble avoir attisé la colère des protestataires qui considèrent ce message comme « une charge sans nuance portée à la protesta ». Les rédacteurs de la lettre, signée par 668 militants et qui devrait être remise à Hocine Aït Ahmed par un groupe d'anciens militants, accusent l'actuel secrétariat national dirigé par Ali Laskri, d'avoir servi au président du FFS « la thèse du complot », par laquelle, estiment-ils, ce dernier « a été bien convaincu ». Dans le même sillage, ils soulignent que « les propos infamants » du chef du parti ont choqué « militants, sympathisants et citoyens ». Ce sont, pour eux, de « graves accusations proférées à l'encontre des centaines de militants qui, à visage découvert, ont multiplié les manifestations symboliques contre les dérives de la gestion autoritaire du parti ». Ils estiment ainsi que les revendications des militants contestataires, figurant sur la plateforme élaborée le 31 août 2006, demeurent « lettre morte ». Parmi ces revendications, le départ de la direction actuelle, à sa tête Ali Laskri, et l'ouverture des structures à l'ensemble des militants sans exclusion aucune. Mais, « le président n'a pas jugé utile d'y répondre », est-il souligné dans une lettre de trois pages. « Par contre, est-il écrit, il a cloué au pilori les militants qui ont mis à l'index toutes sortes de problématiques qui hypothèquent le devenir du FFS. » N'acceptant pas qu'ils soient taxés de « proches des services », de « flanqués de flics » ou qu'ils soient désignés comme des « corrompus » ou « escrocs », ils iront loin jusqu'à défier Hocine Aït Ahmed de le prouver. « La main du DRS (Département de renseignement et de sécurité, ex-sécurité militaire) reste malheureusement une ficelle utilisée de façon récurrente pour étouffer les contestations à l'intérieur du parti », est-il souligné. Les rédacteurs de la lettre se montrent convaincus que « les militants du FFS sauront faire la part des choses ». Autrement dit, ils sauront distinguer le bon grain de l'ivraie ; le faux du vrai. « Nous leur faisons confiance », est-il ajouté dans la même lettre. Les protestataires estiment que le message du président est « un écrit qui repose exclusivement sur les rapports mensongers du secrétariat national », un exécutif qui, pour eux, « a failli dans sa mission de restructuration organique et de redynamisation politique du FFS ». Ils expliquent qu'à l'origine de la naissance de ce mouvement de contestation, il y a « l'incompétence » des dirigeants actuels du parti à trouver « une sortie de crise ». Contacté, Ali Laskri, premier secrétaire du parti, n'a pas souhaité s'exprimer sur cette affaire. « On réagira plus tard », nous a-t-il dit au téléphone hier soir.