A 35 km du chef-lieu de wilaya, Aïn Touta est la troisième daïra au niveau de la wilaya de Batna de par le nombre des habitants avoisinant les 80 000. Jadis, havre de paix, elle était réputée pour sa verdure, car maintenant, elle ne l'est plus. D'abord, elle connaît des moments difficiles, voire rudes à cause de la rareté de l'eau potable, qui est devenue la psychose quotidienne des Toutis. Prise en tenaille entre une carrière géante et une mégacimenterie, la ville du mûrier étouffe. Les responsables autant que les habitants connaissent le mal, mais restent impuissants. L'on comprend ces derniers... Le P/APC de Aïn Touta, B. Meziane, invoque avec grande nostalgie les moments où l'eau coulait à flots dans sa ville. C'était bien entendu avant l'installation de ce grand nombre de carrières et de mines. L'utilisation abusive anarchique de la dynamite avait fait disparaître plusieurs sources et cours d'eau souterrains qui alimentaient la ville. Aussi est-il étonnant que les foyers soient approvisionnés un jour par semaine, et parfois même par quinzaine. De mémoire de Toutis, la ville n'a jamais connu une telle pénurie. On en arrive aujourd'hui à acheter ce liquide précieux. Par exemple, la citerne de 1500 l coûte 200 DA. Cependant, l'on apprend que l'adduction entre le barrage Koudiet Lemdouar dans la daïra de Chemora et la ville de Aïn Touta a été enfin effectuée. Restent les pompes et d'autres accessoires. L'exploitation d'un nombre impressionnant de carrières, se trouvant non loin de la ville fait craindre le pire aux habitants. Des maladies comme l'asthme et autres différentes allergies pointent du nez, si elles ne sévissent déjà.