C'est la question que se posent sans cesse les riverains de l'immense massif forestier du sud de Sidi Bel Abbès et particulièrement les défenseurs de la nature. Les plus anciens gardent encore en mémoire l'image de ces espaces verdoyants qui étaient entretenus par les services forestiers à travers les quatre coins de la wilaya, avant que la région ne s'embrase sous l'effet de la violence terroriste. Les arboretums renfermaient des collections d'essences généralement rares ou exotiques. Ils constituaient également des lieux idéaux pour pratiquer le tourisme vert, car ils permettaient de se détendre dans un cadre unique qui change à chaque saison, tout en enrichissant ses connaissances de façon ludique. D'un intérêt écologique (sauvegarde des essences menacées et constitution d'un patrimoine forestier par le reboisement), scientifique et pédagogique, ces espaces ont presque tous disparu. Certains dataient pourtant de l'ère coloniale et comprenaient des espèces qui étaient soigneusement étiquetées pour renseigner les visiteurs et ceux qui se consacraient à la recherche forestière. Parmi les plus beaux arboretums de la région, il y'a lieu de citer celui de Aïn Bent Soltan, à quelque 20 km de Merine. Ce site, révèle les forestiers de la région, ne désemplissait pas de visiteurs et accueillait à longueur d'année, ingénieurs, techniciens et autres naturalistes qui y effectuaient constamment des études de dendrologie, spécialité de l'étude des arbres à espèces multiples. Actuellement, aucun des quatre arboretums, à savoir celui de Tenira, ceux de Oued Sbaa et de Aïn Soltane, n'a pu résister à la spirale de violence et des vagues incendiaires ayant marqué la décennie rouge. Pour de nombreux défenseurs de la nature, le rétablissement de la situation sécuritaire et la disponibilité de financements devraient inciter les pouvoirs publics à reconstituer ces plantations d'arbres de diverses espèces. « Les besoins en matière de reboisement et la nécessité de diversifier le parc sylvicole sont autant de raisons qui plaident pour la reconstitution des arboretums », s'accordent-ils à dire.