Ayant pour mission principale d'assurer une disponibilité régulière en liquide vital pour les différents services du CHU Ben Badis, le centre de transfusion sanguine dudit établissement n'a pas cessé ses actions pour faire figure d'une véritable banque de sang au service de tous les centres hospitaliers de la wilaya. Il s'avère cependant que malgré une baisse de son activité durant la période estivale et surtout le mois du Ramadhan, pour des raisons bien connues, le CTS n'a pas failli tout de même à ses obligations grâce surtout à une gestion rigoureuse et rationnelle de ses stocks. L'acquisition récemment d'une chambre froide d'une capacité dépassant 1000 poches et dotée de tous les équipements nécessaires pour une longue conservation du sang est venue à point nommé pour renforcer la banque existant et régler un souci tant soulevé surtout que le CTS a toujours ambitionné d'étendre ses capacités de collecte. Ces dernières ont connu, il faut le dire, une croissance remarquable due à une évolution importante du nombre de donneurs depuis 1998. Pour preuve, les chiffres du CTS affichant le nombre de 14170 dons en 1999 et 14487 en 2000 sont dépassés pour franchir largement la barre de 17000 dons par an depuis 2001. Avec ses 8775 donneurs réguliers de tous les âges, mais grâce aussi à des campagnes de collecte quotidiennes judicieusement planifiées avec les différents organismes et corporations, le CTS est parvenu à atteindre le chiffre de 18052 dons pour la seule année 2004 et aspire à franchir la barre des 20000 dons pour l'année en cours. « Nous avons pu atteindre une pareille quantité grâce au dévouement de nos donneurs potentiels, mais en raison de la disponibilité de la masse estudiantine, des centres de formation professionnelle, des scouts, des secouristes du Croissant-Rouge algérien ainsi que la présence des éléments de l'Armée nationale populaire, la sûreté et la Protection civile », nous dira le docteur Lynda Boubguira, médecin-chef du CTS. Selon cette dernière, le soutien de la direction du CHU de Constantine et celui de l'Agence nationale du sang (ANS) ayant permis l'acquisition d'équipements permettant un meilleur traitement et une longue conservation du sang, ont largement contribué à donner le label de qualité tant recherché. L'audit réalisé en octobre 2004 par un expert de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avec le concours de l'ANS a fini par délivrer le certificat de qualité pour le CTS du CHUC qui sera, de ce fait, le deuxième à l'échelle nationale après celui du CHU Mustapha Bacha d'Alger. Une véritable consécration pour le personnel d'un service qui a fait preuve d'une performance irréprochable. « Nous devons désormais assurer la disponibilité en quantité suffisante d'un produit de qualité sûre », nous lancera le docteur Boubguira qui ne manquera pas d'insister sur le fait que le personnel médical fort de 37 personnes a besoin d'être renforcé par au moins trois laborantins qui auront pour mission d'analyser, traiter, préparer et veiller sur la qualité du sang. Le dernier souci des responsables du CTS demeure l'absence d'un véritable travail d'information et de sensibilisation des citoyens. « Convaincre les citoyens de faire don d'une poche de sang n'est guère chose aisée. Pour cela, nous comptons énormément sur le rôle des médias », nous expliquent-ils. A la veille de la Journée mondiale du don du sang décrétée par l'OMS pour le 14 juin, en hommage à Karl Landsteiner, prix Nobel de médecine pour avoir mis au point les groupes sanguins du système ABO, le CTS du CHUC semble décidé à développer une mission de vulgarisation avec le concours de la radio locale, auprès des jeunes âgés entre 18 et 30 ans, en dehors des campagnes conjoncturelles, car le don d'une pochette de sang, un geste aussi simple que bénéfique est capable de sauver une vie et donner espoir à trois malades.