Un week-end politique chargé ! En ce début d'été, qui s'annonce chaud, les partis multiplient leurs sorties sur le terrain. Ils s'échinent d'ores et déjà à mobiliser leurs militants pour mieux affronter le prochain double scrutin communal et de wilaya. Le pari étant important, ils s'emploient à réunir les éléments adéquats pour une campagne leur permettant de cueillir le maximum de voix lors de ces élections qui concernent directement le citoyen, puisqu'il s'agit d'élire l'homme qui aura à gérer son environnement immédiat. Ainsi, Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, les qualifie de « stratégiques ». Il a d'ailleurs axé son intervention au conseil national du parti, jeudi à Alger, sur ces échéances qui devraient se tenir dans trois mois. Il estime que « le Pouvoir peut se conquérir par le pouvoir local ». Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), a tenté aussi, à sa manière, de séduire les électeurs en exhortant ses 15 députés, lors d'un regroupement des cadres du parti à Alger, à respecter leur mandat et à être « dignes des attentes du peuple algérien, dans la perspective de faire sortir le pays de la crise ». Ali Boukhezna, secrétaire général du Mouvement de l'entente nationale (MEN), a appelé, pour sa part, les cadres du parti à s'évertuer à combler les lacunes constatées lors des dernières élections législatives qui ont permis à sa formation d'avoir, pour la première fois, des représentants (quatre députés) au sein de l'APN. Il reconnaît que son parti a failli dans l'encadrement des militants et dans le choix des candidatures dans certaines wilayas. Pour éviter le même scénario, M. Boukhezna a appelé les cadres du MEN à évaluer les résultats des dernières législatives et à mettre en place une approche qui garantisse au parti le plus grand nombre de sièges aux élections locales. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) fixe, quant à lui, les priorités de son groupe parlementaire. Intervenant jeudi sur les ondes de la chaîne de la Radio algérienne, Bouguerra Soltani a mis en exergue l'importance que revêtent les locales qui se tiendraient, d'après lui, la mi-novembre prochain. D'après son premier responsable, le MSP compte démontrer lors des futures échéances sa véritable force. Le mouvement Nahdha a tenu, quant à lui, un conseil consultatif extraordinaire qu'il a consacré à l'évaluation des précédentes élections législatives, mais aussi à la définition de la position du parti vis-à-vis des prochaines élections locales. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a émis le vœu de voir les élections locales se tenir en novembre plutôt qu'en septembre, comme cela est prévu. Pour elle, le maintien du mois de septembre pour l'organisation de ces élections « serait un appel direct au peuple algérien à ne pas voter, comme ce fut le cas pour les législatives ». Le PT ne cache pas sa crainte que le syndrome d'abstention massive apparu lors des élections législatives touche également les locales. La bataille est désormais ouverte. Même si quelques partis, comme le Front des forces socialistes (FFS), n'ont pas encore tranché la question de la participation. Terrassés par le fort taux d'abstention aux dernières législatives, les partis tenteront cahin-caha de remonter la pente et de redorer leur blason.