Mohamed Ghoualmi serait rappelé après plusieurs années passées à la tête de l'ambassade à Paris. On prend d'autres et on se prépare. Le corps des walis, des chefs de daïra mais aussi celui des diplomates connaîtront dans les prochains jours, croit-on savoir auprès de certaines sources, un remaniement «imminent». L'été, bien sûr, tire à sa fin et la rentrée sociale pointe déjà son nez avec un agenda politique assez chargé. Le président de la République à qui on prête l'intention de mettre en oeuvre, dès septembre, une pléthore de projets politiques, dont le référendum sur la réconciliation nationale et bien d'autres, entend donner un coup de neuf au personnel administratif pour affronter, dit-on, dans les meilleures conditions, les futures échéances. Des bruits circulent depuis quelques jours dans les milieux politiques faisant part de l'imminence d'un tel mouvement. D'autant plus que le sort de certains walis est d'ores et déjà connu, comme celui de Constantine qui, précisent les mêmes sources, retournerait à son «bercail» au ministère de l'Intérieur. Le wali de Tizi-Ouzou, lui, est annoncé à Boumerdès. Parmi les 25 wilayas touchées par le mouvement, l'on cite Béchar et Tamanrasset, dont les deux responsables feraient les frais des émeutes qui ont secoué, il y a quelques jours, leurs départements respectifs. Tout comme les walis de Chlef et de Aïn-Defla. Leur départ n'est un secret pour personne, ajoutent nos sources. Cela va sans dire concernant la wilaya de Blida dont le poste est vacant depuis les déboires judiciaires de son ancien responsable, M.Bouriha. Bref, chaque échéance politique apporte son lot de changements à la tête de l'administration publique. Outre le référendum sur la réconciliation qui explique les motifs d'un tel mouvement, le chef de l'Etat prévoit aussi l'organisation durant la même période des élections partielles en Kabylie. Là aussi, la mission des futurs walis et chefs de daïra sera déterminante à plus d'un titre puisque c'est à eux que revient l'organisation technique de cette consultation, qui Dieu sait combien elle est délicate. Dans le même ordre d'idées, la remise à neuf des wilayas peut s'inscrire dans l'autre vaste chantier : celui de la révision constitutionnelle que certaines voix présument l'organisation avant la fin de l'année. En tout état de cause, l'administration entend se refaire une santé à l'aune d'une rentrée politique et sociale qui s'annonce très chaude ; car l'intérêt public porte également sur la signature du pacte économique et social entre le gouvernement et l'Ugta et le rôle des walis dans ce cas de figure n'est pas négligeable. Diplomatiquement, le président ne fait que confirmer les rumeurs qui ont déjà circulé sur une autre inévitable «réhabilitation» après celle initiée déjà il y a quelques jours. Celles qui a vu, entre autres, la désignation de l'ancien chef du parti islamiste Ennahda à Riyad la capitale saoudienne, et le remplacement de M.Baâli, ambassadeur aux Nations unies par M.Yousfi, ambassadeur à Montréal. Première nouvelle: la fin de mission de l'actuel ambassadeur algérien à Paris Mohamed Ghoualmi, qui est resté plusieurs années à la tête de ce poste stratégique. Il serait remplacé, d'après nos sources, par un important membre actuel du gouvernement Ouyahia, d'où d'ailleurs l'éventualité- jamais confirmée- d'un autre remaniement gouvernemental. C'est ainsi donc, et après un été politique plutôt paisible par rapport aux précédents, que les pouvoirs publics s'emploient à mettre les bouchées doubles pour réussir des paris politiques très délicats comme celui de la consultation populaire sur la réconciliation nationale. Délicates parce que ces échéances constituent l'épine dorsale de la politique générale du président de la République qui tient, vaille que vaille, à tenir ses promesses.