Parti pour décrocher le sésame promis, l'exercice 2006/2007 est bouclé à une décevante 4e place, donnant tout de même droit à une deuxième participation à la Champions league arabe. Les caisses du club sont vides. Le bateau Entente chavire. Acculés de partout, Serrar et Sadi, restés seuls aux commandes, sont confrontés à moult problèmes, d'ordre financier notamment. Et comme à l'accoutumée, le wali tend la perche. Certains hommes d'affaires, tels Rachid Salhi et les sponsors (Mami, Scaek, Sadi et Djezzy) emboîtent le pas. La situation se débloque soudain. Les recruteurs du club (les deux S) frappent un grand coup. Hadjaoui, Raho, Benchadi, Touil, Belhani, Lamouchia et Adico, débarquent, rejoignent le groupe qui réalise une très bonne préparation en Tunisie. Le faux pas à domicile face à la JSMB a failli tout remettre en cause. Déclencheur du grand Chelem, le succès du CRB, le premier d'une série de cinq bons « coups » à l'extérieur et à Alger SVP, remet la machine en branle. Saâdane remobilise le groupe Les victoires en championnat donnent des ailes au onze sétifien qui prend goût à la Champions league arabe. Serrar, qui ne parle toujours pas de titre mais d'une place au podium, met les bouchées doubles pour offrir les meilleures conditions de travail au collectif bien emmené par le staff technique (Belhout - Cheniti - Rouabah et Berarma). Cette symbiose est vite altérée par une pénible fin de la phase aller. Le marathon généré par la compétition arabe a fait mal à l'équipe, la seule qui n'a pas eu droit à la trêve hivernale. Ces deux paramètres influent négativement sur les résultats et le rendement du leader qui perd de sa verve et du terrain. En un mois (du 21 décembre 2006 au 25 janvier 2007), l'Entente n'a, en huit confrontations, gagné aucun match. La défaite à domicile, face au CRB, sonne le glas. Le duo Belhout - Cheniti est remercié. L'ex-patron des Verts, Rabah Saâdane, hérite du témoin. Avec l'approche d'un fin pédagogue, le groupe remonte vite la pente. Le nul de l'US MA et la victoire du Koweït revigorent les partenaires de Bourahli qui renouent, dès lors, avec les succès. Le point de Omar Hamadi s'est avéré déterminant sur, aussi bien le plan mental que comptable. Et, en dépit de la récurrence des confrontations-références – d'autant que certains cadres tels Raho, Hadjaoui, Benchadi et Maïza qui ont joué plus de 42 matches chacun – le collectif prend goût aux bienfaits de l'aventure arabe s'apparentant à une belle épopée. Le soutien des supporters bravant les conditions climatiques et les distances, le travail titanesque du staff technique et les motivations des dirigeants et du chef de l'exécutif, n'ayant pas lésiné, ont stimulé les partenaires de Raho. Et pour maintenir la dynamique du succès, la direction du club a bien géré le volet des primes de matches et des déplacements de la coupe arabe. Les jeunes remplaçants et les blessés n'ont de ce côté-là pas trop souffert. Animé d'une volonté de fer, le groupe n'a pas été perturbé par les défections de Touil, Bourahli et Hadj Aïssa surtout, ayant raté d'importantes escales. La bonne gestion de Serrar La bonne gestion de Serrar et son groupe ayant mis plus de 250 millions dans la balance, a aidé le collectif n'ayant pas trop souffert du volet financier, est pour beaucoup dans l'envol de l'Aigle qui gagne d'autres galons. Le métier de Saâdane qui avait sans nul doute une revanche à prendre, a aussi permis à l'Aigle noir de survoler un certain jeudi 17 mai 2007, le ciel d'Arabie. Qu'on le veuille ou non, le mérite de l'Entente est cette saison, grand. La formation phare des Hautes Plaines peut se targuer de ses 48 matches, dont 14 de dimension internationale. En autant de confrontations, l'Aigle a gagné 25 matches, perdu 10, dont un à domicile, et fait 12 nuls, dont 8 au chaudron. Avec un mercato raté, sachant que les recrues Taffer et Raffio n'ont été d'aucune utilité, et sans un moment de répit, Maïza and Co sont les seuls à avoir disputé en 196 jours 48 rencontres. Soit une rencontre tous les 4, 8 jours. Qui dit mieux. Malgré ces « risques » du métier, l'ESS termine en apothéose. En sus du sésame, le onze boucle l'exercice avec la meilleure défense, n'ayant encaissé que 17 buts. Ce qui représente un ratio de 0,58 but par match. Son attaque ayant craché le feu à 31 reprises est la quatrième d'un dur et harassant championnat. « La prouesse de l'Entente est grande, d'autant qu'elle courait plusieurs lièvres à la fois. La fatigue et l'adversité n'ont pas altéré l'ardeur et la volonté du collectif qui a été, et à juste titre, récompensé », dira Saâdane très estimé du côté d'Aïn El Fouara où l'on compte sur lui pour continuer l'œuvre entamée…