La prise en charge psychologique et psychiatrique des malades atteints du cancer était le thème d'une journée médicale organisée, lundi dernier, par l'association d'aide des malades cancéreux Nassima, au centre culturel et scientifique Bounaâma Djilali, à Blida. Psychiatres, psychologues et 20 associations étaient au rendez-vous et ont animé le débat par d'importantes interventions concernant les différents aspects de la prise en charge des cancéreux. Comment annoncer au malade qu'il est atteint du cancer ? Comment traiter le cancéreux ? Comment l'aider et l'encourager à combattre cette terrible maladie ? Le débat s'instaurait et les échanges étaient fructueux. Les idées préconçues étaient tenaces, essentiellement celle de la mort, qui est souvent vue comme la fin logique pour le cancéreux et devenant, avec l'évolution de la médecine, un résultat évitable. Dans le volet de la prise en charge psychiatrique du cancéreux, le psychiatre Chakali aborda, entre autres, la dépression majeure non diagnostiquée, la confusion chez l'enfant atteint d'une tumeur cérébrale, les effets notoires des médicaments qui peuvent amener à développer des actes agressifs allant jusqu'au suicide. Selon le Dr Chakali, plusieurs actions sont à entreprendre : la bonne gestion du personnel soignant pour garantir son efficacité, l'élaboration d'une technique de prise de parole des malades qui, livrés à eux-mêmes, peuvent se faire du mal par des conseils irréfléchis. La formation des psychologues est primordiale et la préparation psychologique du malade et de son entourage est recommandée afin d'éviter le refus de traitement et croire, par ricochet, en la guérison. Un atelier de travail s'est déroulé, l'après midi, entre le président de l'association Nassima et les autres associations pour concrétiser plusieurs points comme l'initiation d'ouverture d'un centre d'oncologie dans toutes les wilayas du pays, développer le dépistage du col utérin et la mammographie, concevoir une carte pour tous les malades cancéreux, surtout les démunis, et les doter d'un carnet de prise en charge qui comporte les RDV et le traitement. Le transport des malades éloignés vers les centres de traitement a été une question abordée en priorité. Selon le président de cette association, « le malade cancéreux en Algérie doit bénéficier d'une prise en charge totale et efficace de tous les côtés ».