Journée internationale de l'environnement, le 5 juin ne sera pas passé inaperçu dans la wilaya de Biskra, où le réchauffement climatique, l'appauvrissement de la biodiversité et les conséquences, parfois irréversibles, de la pollution sur la nature et la santé humaine ont été au centre d'une riche exposition, au format inédit et fort attrayante, organisée par la wilaya de Biskra, durant 2 jours, dans le hall de la maison de la culture Rédha Houhou. Darradji Bellouma Kama, directeur de l'environnement de Biskra, en explique le fond : « Chacun aura constaté que le climat a réellement changé. Les saisons sont chamboulées, les pics de température varient en quelques heures de 10 à 15°. La migration d'insectes voraces et l'apparition de parasites autrefois inconnus mettent en danger les exploitations agricoles et les cheptels. La pollution, engendrée par l'activité humaine et qui a indéniablement altéré l'équilibre de l'écosystème mondial, hypothèque les besoins primordiaux de l'homme. L'air, la terre et l'eau subissent des agressions répétées, et il est impératif que tous les pays et chaque citoyen prennent conscience de cette situation dramatique et participent, avec des gestes simples et quotidiens à la lutte contre ce fléau des temps modernes ». Plusieurs partenaires de la direction de l'environnement ont marqué leur présence, notamment le centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA), dont les chercheurs mènent, en plus de la conception d'une base de données sur les richesses animales et végétales de la région, des publications de très bonne facture où sont répertoriées les richesses des biotopes de la région, lesquels doivent être préservés de toutes atteintes, des campagnes de sensibilisation auprès des universitaires, lycéens et écoliers sur les problèmes de l'environnement, des expériences concluantes permettant de cultiver des légumes, sans l'utilisation d'engrais chimiques et de produits phytosanitaires. Ont également enrichi cette exposition, la Protection civile, des associations, préoccupées par le reboisement, d'autres qui, bien que disposant de maigres moyens, réfléchissent au développement de technologies de substitution avec le recours aux sources d'énergies propres et durables, éolienne, géothermique et solaire, des entreprises locales qui importent ou fabriquent des appareils de filtrage des eaux ou de l'air, un pépiniériste, passionné par la botanique et la nature, fier de présenter la cinquantaine de plantes et d'essences rares qu'il réussit à faire croître et qui sont, selon lui, parfaitement adaptées au climat de Biskra. Images choc et prise de conscience Dans une salle mitoyenne, qui n'a pas désempli deux jours durant, a été projeté en boucle, le film d'Al Gore Une vérité qui dérange, dont les images choc dévoilant les effets désastreux de la pollution et du réchauffement climatique sur les pôles nord et sud, et l'ensemble de la planète, ont captivé les nombreux visiteurs de tout âge, lesquels ont été émus par cet ours mort noyé faute d'une parcelle de banquise, ou par l'abattage d'arbres centenaires, ou par ces scènes apocalyptiques de lames de fond et de tsunami à l'assaut des ports et des villes côtières. Le directeur de l'environnement de Biskra dira à ce propos : « A l'instar de toutes les villes du monde, et bien que nous ne soyons pas les premiers responsables de la pollution et du réchauffement climatique qui touchent la planète entière, il n'en demeure pas moins que la ville de Biskra, autorités et habitants unis, ont le devoir de participer à la lutte pour réduire les gaz à effet de serre, dont plus de 6 milliards de m3 sont rejettés chaque année dans l'atmosphère. Selon les recommandations, et en coopération avec le PNUD, nous poursuivons la substitution des CFC par le A134, qui est un gaz homologué et inoffensif ; nous travaillons à la fermeture et à l'éradication de la décharge sauvage de Biskra qui s'étend sur 163 ha, où s'entassent 1 100 000 m3 de déchets ménagers et autres, nous réfléchissons à un système de collecte des déchets toxiques et à leur incinération par des sociétés spécialisées, nous incitons les citoyens à adopter des gestes simples et un comportement responsable en vue de sauvegarder notre ville, et par là même, notre pays et aussi notre planète. » Le réchauffement climatique est l'affaire de tous.