Cette région, réputée pour son potentiel touristique non négligeable, est reléguée aux derniers rangs dans le classement, en termes d'affluence des touristes. Cependant, son rivage fait, en ce début de la saison estivale, l'objet de toutes les convoitises. Les jeunes chômeurs, qui s'apprêtent à s'investir dans des activités lucratives sur la plage, sont sur le qui-vive. Ils attendent avec impatience l'accord des autorités locales et la délivrance des autorisations d'exploitation des commerces, des parkings ainsi que pour la location des tentes et autres parasols. Rencontrés à l'APC, une flopée de jeunes chômeurs, postulant pour ces « emplois », confirment avoir « formulé des demandes et remis tous les documents nécessaires pour l'obtention d'un un avis favorable de la part des pouvoirs publics ». « Les autorités locales prétendent procéder aux enchères publiques pour céder ces espaces, mais nous craignons qu'il y ait favoritisme », lance un candidat à cette « ressource saisonnière ». Contacté par nos soins, le P/APC se refuse à tout commentaire sur le sujet. En attendant, les différents postulants à cette manne se livrent une véritable guerre. Des témoignages concordants font état de rixes et accrochages entre eux, qui risquent de dégénérer. Tout cela « est le résultat de l'absence de transparence dans la cession et l'octroi de ces autorisations », souligne un habitant de la région. Les jeunes chômeurs de la commune pensent que cela leur revient de droit, leurs concitoyens qui ont l'habitude de travailler chaque été à la plage pensent avoir acquis ces espaces, définitivement. Ceux qui ont de l'argent et qui désirent « investir » ainsi dans le tourisme pour « rendre l'endroit plus accueillant » mettent en avant cet argument pour déclasser les habitués. Et ainsi se crée une confusion totale. « Nous vivons toute l'année dans l'attente de la saison estivale qui nous permet d'acquérir de quoi vivoter », nous dira un autre jeune. Mais en réalité, ils ne gagnent pas seulement de quoi vivoter, mais ils se font plutôt des « petites fortunes ». « Des économies de 50 mois de salaire d'un cadre moyen au moins pour chacun d'eux », avoue un habitué de ces activités. « Sinon, il n'y aurait pas eu toute cette agitation dans toutes les communes côtières de la wilaya », explique-t-il. Il convient toutefois de préciser qu'aucune infrastructure hôtelière, ni même un restaurant digne de ce nom n'est mis à la disposition des estivants à Cap Djinet. La mise en valeur de ce pôle touristique ne semble pas figurer dans l'agenda des autorités locales. Car, il est visible que la plage de cette localité est parmi celles qui se trouvent dans l'abandon le plus absolu. Des baraques de fortune, des amas d'ordures font malheureusement face au port de plaisance en construction à Cap Djinet.