La célébration de la Journée mondiale de l'environnement vient à peine de s'achever que les grandes nations de ce monde se crêpent le chignon en pointant d'un doigt accusateur le voisin pollueur. Ce mois de juin sera marqué par un concert des nations cacophoniques où diatribes et insinuations malencontreuses offriront un spectacle significatif quant à l'enjeu qui les anime. Tandis que les Nations unies appellent à plus de retenue dans l'émission mondiale de gaz à effet de serre, certains font profil bas, d'autres le dos rond, attendant que la foudre passe, tandis que certains défendent vertement leur droit à produire, prospérer et s'enrichir. Car, les cyclones, les inondations, les sécheresses parlent peu lorsque ces nations font face à l'argent. Comme pour noyer le poisson, on accusera la Grèce de polluer bien plus qu'elle ne le laisse entendre, et la Chine d'exploiter sans regard aucun sur la question écologique de toutes les ressources disponibles. L'Inde se défendra en rappelant son droit à devenir plus compétitive sur la scène mondiale, au risque de figurer parmi les plus mauvais élèves en matière environnementale. Les Etats-Unis s'allieront aux discours alarmistes des scientifiques sans bouger d'un iota leur politique économique. L'Allemagne ménagera la chèvre et le chou tentant de concilier les intérêts et de réconcilier les nations. Porte-flambeau écologique, elle annoncera, après une dure semaine de tractations houleuses, la réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2100. Ouf ! L'annonce est faite laissant croire au spectateur que les choses ont avancé. Que le G8 sert à quelque chose. Difficile de faire passer la pilule, et les débats à grands renforts de tambours ne suffisent pas à faire oublier que selon les scientifiques, il sera déjà trop tard en 2100. Qu'à cela ne tienne ! A Bruxelles, de nombreux pays se sont réunis dans le cadre de la convention portant protection de certaines espèces. Insidieusement, il est apparu que lorsqu'un animal était porté dans la liste des espèces à protéger, sa vie était encore plus menacée puisque, du coup, sa rareté plébiscitée faisait monter les enchères. Dans la hiérarchie des normes, figurent, en première place, les lois de l'offre et de la demande. Les conventions pour les espèces menacées ou les traités sur les émissions de gaz à effet de serre ont, pour ainsi dire, peu légion dans la géographie institutionnelle mondiale. Les conventions servent de bancs publicitaires et le G8 de cartes d'invitation.