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Un tournant clé dans l'internationalisation de la question algérienne
Grève des 8 jours de 1957
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 01 - 2025

La grève générale des huit jours de l'année 1957 a marqué un tournant stratégique dans la lutte pour l'indépendance du pays, en mobilisant massivement les Algériens dans un acte de résistance qui a réussi à projeter la question nationale sur la scène internationale, notamment à l'ONU, où elle est devenue un sujet central des débats sur la décolonisation.
Décidée par le Comité de coordination et d'exécution (CCE) du Front de libération nationale (FLN), cette grève, observée du 28 janvier au 4 février 1957 à l'échelle nationale, a témoigné du niveau élevé de conscience politique du peuple algérien et de sa capacité de résistance, amplifiant l'écho de la cause nationale dans les instances internationales, a indiqué à l'APS le journaliste et chercheur en histoire Amar Belkhodja.
Rappelant le contexte historique de la grève, il a explique qu'au 1er janvier 1957, alors que la lutte armée entrait dans son 793ème jour, l'Armée de libération nationale (ALN) se battait héroïquement dans les montagnes, tandis que les réseaux urbains multipliaient leurs actions de résistance dans les villes. Face à cette situation, l'armée française appelait sans cesse des renforts pour «mater la rébellion».
Les politiciens français prétendaient que la victoire était imminente, affirmant qu'il ne restait «qu'un quart d'heure». Cependant, cette assertion s'est avérée illusoire, car ce «quart d'heure» allait s'étendre encore sur cinq ans et demi de guerre.
La France coloniale, comptant sur une solution militaire, a déployé un arsenal massif, rappelant ainsi la politique de la terre brûlée menée dès les premières années de l'invasion de l'Algérie par le général Bugeaud et la soldatesque française. L'occupant affirmait alors que la question algérienne était une «affaire interne à la France». Pourtant, depuis le 20 août 1955, l'ONU avait cessé de prêter attention à la diplomatie française, souligne M. Belkhodja. A Paris, malgré l'insurrection déclenchée le 1er novembre 1954, les autorités persistaient à nier que le FLN représentait le peuple algérien.
Or, la grève générale des huit jours, lancée le 28 janvier 1957 à travers tout le pays, constituait «un démenti cinglant à ceux qui défendaient l'Algérie française, plaçant ainsi le gouvernement français dans une position délicate».
L'appel à la grève a été rédigé avec soin par le FLN, qui soulignait que le peuple algérien devait démontrer son soutien unanime au Front, son seul et authentique représentant, afin de renforcer la légitimité de ses délégués auprès de l'ONU, insiste M. Belkhodja, ajoutant que l'objectif était d'impliquer toutes les couches sociales et d'unir le pays derrière la cause de la libération.
La préparation de l'opération était minutieuse : des comités de grève ont été mis en place dans chaque wilaya, supervisés par des sous-comités au niveau régional, des villes et des quartiers, précise le chercheur en histoire. Les commerçants et les professions libérales ont été invités à participer massivement à la grève.
En outre, des comités ouvriers ont été formés dans les secteurs clés, tels que les docks, les transports, la radiodiffusion, les PTT et les services municipaux, pour assurer le succès de cette grève, qui a également vu la participation des étudiants et d'autres groupes sociaux.
Un acte de solidarité nationale
Il convient de noter qu'un mois avant le début de la grève, la population avait été invitée à prévoir son ravitaillement pour huit jours. De plus, les responsables des comités de grève ont été autorisés à utiliser les fonds du FLN pour soutenir les familles en difficulté. Lorsque le jour J est arrivé, la grève a été suivie «scrupuleusement» dans tout le pays, par toutes les catégories sociales et professionnelles, souligne-t-il encore, faisant remarquer que «22 journalistes avaient été envoyés en Algérie pour couvrir les événements, et la plupart ont salué la détermination du peuple algérien à poursuivre la lutte pour la liberté et la dignité».
Le peuple algérien savait qu'il allait subir une répression brutale. Dès le premier jour, les forces de l'ordre se sont déployées pour punir ceux qui avaient répondu à l'appel du FLN.
Le général Massu, en charge de la répression, menaça les commerçants : «En cas de grève, tous les magasins seront ouverts. S'il le faut, les portes et les rideaux seront forcés pour permettre la libre entrée du public».
Dès lors, les militaires, accompagnés de policiers et de milices européennes, envahirent les magasins pour les «réquisitionner». Les méthodes utilisées étaient particulièrement violentes : haches, maillets, crochets et même des véhicules blindés furent employés pour défoncer portes et fenêtres, explique le chercheur.
«Des scènes de pillage ont éclaté dans de nombreuses villes, à Alger, Sidi Bel-Abbès et Tébessa, où des commerçants et ouvriers furent punis pour avoir participé à la grève», a-t-il ajouté, tout en soulignant que l'Union générale des commerçants algériens (UGCA) avait fermement dénoncé les abus et les menaces de Massu, qui incitaient les pillards à agir impunément.
Malgré ces tentatives d'intimidation, la grève s'est poursuivie jusqu'au dernier jour. Les ouvriers, fonctionnaires et enseignants qui se sont montrés solidaires, ont été arrêtés et contraints de rejoindre leurs lieux de travail sous la contrainte. Des sanctions sévères ont été prises à leur égard : mutations forcées, suspensions, licenciements et emprisonnements, affirme M. Belkhodja. La presse internationale, tant arabe qu'occidentale, a unanimement salué le succès de la grève des huit jours.
Sur le plan diplomatique, la question algérienne est désormais «internationalisée». Le 15 février 1957, l'Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution unanime reconnaissant le droit du peuple algérien à l'autodétermination. Cette victoire diplomatique représente un pas important vers la reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie.


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