Il semble clair, cette fois, que personne n'est prêt à accepter un quelconque arrêt des combats. Rien, en effet, n'explique cette poursuite des combats et surtout les moyens utilisés et les cibles retenues. D'un autre côté, c'est une véritable cacophonie avec des explications déjà entendues depuis plus d'une année, soit depuis les élections législatives de janvier 2006 qui avaient donné la majorité au mouvement Hamas. En effet, la présidence palestinienne a accusé, hier, des chefs du Hamas de préparer un « putsch » et de pousser à la guerre civile dans les territoires palestiniens, après la mort de 17 Palestiniens depuis lundi dans la bande de Ghaza. Trois obus de mortier se sont abattus dans le périmètre du QG de M. Abbas sur le front de mer, sans faire de victime. M. Abbas, chef du parti Fatah, se trouve à Ramallah, en Cisjordanie. Un peu plus tard, un obus est tombé sur la maison de M. Haniyeh dans le camp de réfugiés de Chatti, provoquant des dégâts, selon un responsable de son bureau. Le Premier ministre, issu du Hamas, ne se trouvait pas chez lui au moment de la chute de l'obus. A Ghaza-ville, plus de 50 obus de mortier ont été tirés dans la nuit et mardi matin sur le QG de la Sécurité préventive, fidèle au Fatah. Des activistes du Hamas ont également enlevé deux techniciens de la télévision officielle palestinienne dans une station de transmission à Ghaza avant de détruire le bâtiment à l'explosif. Le Hamas accuse cette télévision d'être à la solde du Fatah. Des hommes armés et encagoulés du Hamas ou des services de sécurité loyaux au Fatah ont dressé des barrages. Ils contrôlent les identités des rares automobilistes qui se sont aventurés dans les rues. La radio du Hamas, Al Aqsa, et celle du Fatah, Al Chabab, retransmettaient les invectives échangées entre les deux mouvements. Le Hamas et le Fatah siègent ensemble au sein d'un gouvernement d'union dont la formation en mars avait mis fin à une année de violences partisanes ayant fait des centaines de morts. Les accrochages ont toutefois repris en mai, notamment en raison de divergences sur les modalités d'application d'un plan censé mettre fin à l'anarchie sécuritaire régnant dans les territoires palestiniens. Les heurts ont reflué à la faveur d'un cessez-le-feu conclu le 19 mai, avant de reprendre le 7 juin, faisant 23 morts depuis.