L'équipage du car-ferry Tariq Ibn Ziyad, appartenant à la compagnie maritime ENTMV, a connu une drôle de situation le 10 juin. En effet, alors qu'il effectuait une traversée vers Marseille, il a rencontré à proximité des îles Baléares des migrants illégaux algériens au nombre de 22, essentiellement des jeunes, à bord d'une embarcation de fortune (vers 18h). Selon leurs dires, ils seraient partis de Dellys (Boumerdès) dans l'espoir de gagner les côtes européennes. Après les avoir récupérés, le bateau a dû revenir au port d'Alger pour remettre ces harraga aux autorités locales. Le bateau a repris ensuite sa rotation à 2h. L'assistance en mer à des personnes en danger est un acte gratuit de solidarité traditionnelle du milieu maritime. Selon un rapport de la Gendarmerie nationale sur l'émigration clandestine, cité récemment par El Khabar, le phénomène de harraga (émigrants clandestins) à travers la mer a connu cette année une augmentation effrayante. Le rapport, comprenant une étude psychologique et sociale, a conclu que le phénomène s'est étendu et touche à présent les femmes et les mineurs et même des personnes dont l'âge dépasse les 50 ans. Les harraga, qui n'hésitent plus à prendre le large à bord de « barques de la mort », sont généralement des chômeurs, des fonctionnaires et même des commerçants. L'équipage du Tariq Ibn Ziyad n'est pas près d'oublier cette drôle de traversée.