Les mesures induisant un relèvement des prix du gasoil, des produits pharmaceutiques et des eaux minérales ont été au centre des préoccupations formulées par les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), dans la soirée de vendredi dernier. Au cours de la deuxième journée de débats sur le projet de loi de finances 2005, bon nombre de députés ont ainsi réclamé le retrait pur et simple de la disposition prévoyant une majoration de 5 dinars sur le prix du litre de gasoil. Dans le contexte actuel, ont observé certains intervenants, la hausse du prix du carburant n'a aucune raison d'être, car elle ne peut qu'aggraver la dégradation du pouvoir d'achat des citoyens. L'augmentation des coûts de l'énergie, à travers la hausse du prix du gasoil, « se traduira forcement par un effet d'enchaînement sur les prix des produits de large consommation », a-t-on ainsi martelé. En ce sens, ont encore relevé les membres de l'Assemblée nationale, « les dispositions prévoyant une redevance sur l'exploitation des eaux minérales et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits pharmaceutiques sont des mesures qui ne feront qu'accentuer la paupérisation des populations défavorisées ». « L'augmentation des prix des médicaments, a-t-on protesté, aura pour conséquence de fragiliser davantage les populations qui ne bénéficient pas de couvertures sociales suffisantes. » Au regard du contexte d'aisance financière que connaît actuellement le pays, les députés ont ainsi affiché, pour la plupart, leur opposition à l'égard de toute disposition impliquant des hausses sur les prix des biens et services. Dans cet ordre d'idées, certains intervenants ont également contesté le prix de référence de 19 dollars le baril sur lequel est basé le projet de loi de finances 2005. Cette base de référence du budget 2005, ont-ils estimé, « est en décalage total avec les prévisions d'évolution des cours de pétrole sur le marché mondial et ne traduit guère une volonté chez les pouvoirs publics de favoriser la lutte contre la pauvreté ». Outre l'insuffisance de la prise en charge des besoins sociaux des populations, nombre de députés ont par ailleurs émis des critiques à l'égard de la politique de rigueur budgétaire prônée par les pouvoirs publics, ainsi qu'au sujet de l'absence d'une évaluation de la loi de finances précédente et de l'exécution du budget 2004.