A Lourmarin, dans le Vaucluse, là où Albert Camus avait établi sa demeure, les rencontres méditerranéennes auront en 2007 un goût particulier. On pensera très fort au prix Nobel de littérature, distinction décrochée le 17 octobre 1957. Vaucluse : De notre correspondant Camus était alors âgé de 44 ans. Cette consécration, écrit le journaliste Jean Daniel, qui l'a connu aux débuts du magazine l'Express, allait à « un jeune roturier venu des faubourgs ouvriers d'Alger et dont la mère a longtemps fait des ménages. Tous ceux qui l'ont précédé à Stockholm étaient de grands bourgeois, parfois assez fortunés pour se permettre d'attendre avec confiance d'être reconnus. Alors, pourquoi Camus ? Les jurés du prix Nobel ont-ils eu la prescience que leur jeune lauréat mourrait trois ans après ? Il avait 44 ans, le plus jeune lauréat après Kipling, 47ans, lorsqu'un accident de voiture sur une route déserte, droite et sèche mit un terme à une vie lumineuse ». Le thème des retrouvailles annuelles autour de la mémoire du romancier se déroulera les 5 et 6 octobre sous l'intitulé : « Albert Camus : Dissidences et liberté ». « L'œuvre de Camus, dans sa diversité, a permis à des citoyens — notamment de l'ancien bloc de l'Est — de trouver du réconfort, de l'espoir et du courage », estiment les organisateurs, « pour accéder à une liberté qui, si elle n'a pas toujours été parfaite, était préférable à des jougs plus ou moins tolérés par les pays à vocation démocratique, et pour faire connaître cette liberté à leur pays. Toutes les fois qu'il l'a pu, Camus a été en contact avec les dissidents et leur engagement a été commun et résolu ». Des témoins, des écrivains, des chercheurs débattront pendant deux journées, dans un colloque dont l'entrée sera libre. Avant cela, pendant tout l'été, une exposition se tiendra sur ce même thème, à la salle d'exposition de la bibliothèque de la petite commune vauclusienne, à partir du 5 juillet et jusqu'au 26 août. Pour les vacanciers dans le sud de la France, un détour s'impose…