« La désertification et les changements climatiques » a été le thème consacré par les Nations Unies à la Journée Mondiale de Lutte Contre la Désertification pour ce 2007. Cette Journée qui coïncide avec le 17 juin de chaque année, a été marquée, ce dimanche à Adrar, au niveau du CIAJ, par une enrichissante exposition organisée par la conservation des forêts et son principal partenaire, la direction de l'Environnement. Ces deux institutions ont exposé à l'intention du public, venu assez nombreux, les différentes activités de leur secteur respectif et les moyens déployés pour lutter contre ce phénomène. Cette rencontre, où étaient présents quelques universitaires, des agronomes et des spécialistes de l'environnement, a été une occasion pour eux de se concerter sur les causes de la désertification, sa problématique, ses conséquences et, enfin, la prévention et la lutte contre ce fléau naturel. La désertification est retenue par les spécialistes comme étant la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches, suite à divers facteurs parmi lesquels, les variations climatiques et les activités humaines. Il a été recensé que le 1/5ème de la population est touché ou menacé par la désertification, 5,2 milliards d'hectares de terres arides destinées à l'agriculture sont dégradés. Parmi les pays les plus menacés par ce phénomène, on retrouve l'Algérie en tête. En effet, selon les indicateurs, sur 238 millions de hectares de superficie totale, 200 M/ha sont occupés par le Sahara, 20 M/ha touchés par la désertification (zones steppiques arides et semi-arides) et 12 M/ha touchés par l'érosion hydrique. La désertification engendre l'appauvrissement généralisé des sols et leur stérilité ainsi que la baisse de leur fertilité… Elle crée une dynamique dunaire très importante par l'envahissement des infrastructures socio-économiques, qui ont pour conséquence immédiate l'exode rural des populations. Chez nous, 3 millions d'habitants sont touchés par cette désertification. Comment endiguer le fléau ? La wilaya d'Adrar, dont la superficie représente les 18% de celle du territoire national, classée comme zone désertifiée dans la carte nationale de sensibilité, ses Oasis et ses palmeraies constituent l'unique et maigre tissu vert. La formation forestière ne représente aussi que le 0.002% de sa surface globale, avec 115 ha de reboisement, quant au désert, lui, il prend les 90%. L'ensablement est cependant le principal facteur de la désertification dans la wilaya d'Adrar. La lutte contre cette désertification, selon M. Yahi, responsable de la conservation forestière d'Adrar, commence d'abord par la lutte contre cet ensablement. Les actions à mener sont l'atténuation de la progression des dunes de sable ou freiner leurs déplacements dans la mesure du possible. Pour cela, ses services préconisent une stratégie basée sur la fixation biologique de ces dunes, système qui consiste à implanter des arbres tout autour, et à la fixation mécanique qui se résume à ériger des palissades le long des cimes des dunes, à l'aide de palmes (appelées localement AFREG). Dans ce sens, le programme quinquennal (2005-2009) a intégré le reboisement de 420 ha par des arbres résistants à la sécheresse, mobilisant alors une enveloppe de 6,4 milliards de centimes, dont 170 ha ont été réalisés jusqu'à présent, ainsi que 1 190 km de palissades, pour une valeur de 10,3 milliards de cts, dont 162 km ont été exécutés. L'on nous indique que 640 postes d'emploi temporaires ont été créés par ce programme. Un autre programme a été initié par le président de la République, qui consiste à implanter 1 500 000 oliviers à travers toutes les régions touchées par ce phénomène. Adrar vient de bénéficier de 5 000 arbres, pour une valeur de 500 millions de cts, qui seront distribués à 25 fellahs à raison de 2 ha chacun et ce, lors de la prochaine campagne de plantation, en septembre.